Kate et Justin, un jeune couple
londonien, attendent, avec bonheur, leur premier enfant et se réjouissent,
également, de l’arrivée prochaine, dans l’appartement du dessous, de Jon et
Theresa, elle-même enceinte. Les jeunes femmes se lient rapidement et
organisent un dîner pour que leurs conjoints se rencontrent. Mais au cours de
la soirée, un accident brutal se produit. Les deux couples sont alors entraînés
dans une spirale de jalousies, de mensonges, de paranoïa et de terreurs.
Sorti sous le titre « The
Ones Below » en 2015, notamment en Grande-Bretagne, le premier film de
David Farr a décidé d’apporter une touche d’Hitchcock et Polanski dans sa mise
en scène. Entre « Fenêtre sur cour » et « Rosemary’s Baby »,
Farr bâtit un scénario intéressant bien que convenu.
Ce petit thriller prend quand
même le temps de poser les bases, de faire connaissance avec les personnes et
leurs passés. Petit à petit, ce ton paranoïaque s’installe, s’incruste et se
distille doucement. Çà et là, on capte un regard, un sentiment, un détail (les
chaussures alignées), une impression (y
compris de déjà-vu).
L’optimisme du début du film mène vers une zone grise de
culpabilité rampante. On sent bien que la voisine est bien trop complaisante,
trop familière et l’installation d’un design floral méticuleux dans le jardin
(entre bonbon et fleurs au millimètre) renforce le sentiment de malaise.
L’idée de base est, somme toute,
assez basique centrée sur l’arrivée d’un bébé au sein d’un couple avec les
nuits sans sommeil et la fatigue accumulée des parents. Puis, au fur et à
mesure, les secrets, les manipulations et les mensonges surgissent.
« London House » pose aussi le doigt
sur les peurs des jeunes parents, la confusion, la frustration, l’isolement de
la jeune maman, la peur, l’incompréhension et la pression sociale sur la
procréation « obligatoire ».
Côté personnages, même si les
secondaires auraient mérité un peu plus de profondeur, et après l’accident,
cette méfiance donne une tournure thriller au film grâce notamment au jeu du
mari du couple du dessous.
D’ailleurs, une des scènes majeures est celle du
dîner et les questions déplacées dudit mari, parfait tête à claques
hautain, on sent bien la tension
sous-jacente.
La mise en scène est assez
intéressante, les décors, la musique et les couleurs sont bien trouvés, même
si, de temps en temps, les zooms sont trop insistants, ou alors, c’est de
l’auto dérision et là, je m’incline.
Restent les acteurs, avec
Clémence Poésy toujours sur le fil et lumineuse, Stephen Campbell Moore à
l’unisson ; Le couple formé par Laura Birn (sorte de Tippi Hedren
finlandaise), solaire, et David Morrissey (belle tête à claque, je le répète), idiosyncrasique,
est glaçant…
Le rythme est toutefois un peu
lent mais le twist final, bien que convenu, est assez captivant pour ne pas
regretter certaines faiblesses. Car, le bémol est à mettre sur l’évidence des
intentions des voisins, clairement prévisibles, et l’enchaînement de cet
engrenage maléfique, trop visible.
Cependant, « London
House » est un bon petit thriller qui, comme quelques autres films, vous
rendra un brin parano, surtout si vous êtes jeunes parents, avec des nouveaux
voisins et une tendance nette à sursauter à la moindre alarme nocturne !
Il est à signaler que David Farr
est scénariste et a, notamment, produit « Hanna » et « The Night
Manager » pour la télévision.
Réalisateur : David Farr
Acteurs : Clémence Poésy,
Stephen Campbell Moore, David Morrisey, Laure Birn, Jonathan Harden, Christos Lawton,
Grace Calder, etc.
Durée : 1h27
Sortie France : 22 mars 2017
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