Tuesday, March 15, 2016

[Cinéma] Chronique cinéma : BROOKLYN - John Crowley



 

Dans les années 50, Eilis, jeune irlandaise, immigre à New York avec une promesse de travail comme employée d'un grand magasin ; En parallèle, elle décide de poursuivre des cours de comptabilité lors de ses temps libres. Apprenant à aimer son « nouveau » pays, elle s’intègre peu à peu, malgré un mal du pays notoire, et s’éprend d'un immigrant italien ; Elle l’épouse en secret mais en raison du décès soudain de sa sœur, elle rentre en Irlande pour soutenir leur mère. Revenue sur ses terres, elle retrouve ses repères et tombe sous le charme d’un ami d’enfance. Confrontée à un choix pour son avenir, elle doit, dès lors, décider quel pays est désormais le sien.

Attention, bluette en vue ! 

Je dis cela mais cela n’est en rien une critique, bien au contraire. « Brooklyn » n’est pas non plus le film le plus important de l’année, et je l’aurais sûrement oublié d’ici quelques mois, nonobstant, il se dégage de ce film ancré dans les années 40/50, avec un flou artistique voulu, une candeur et une sensation de fraîcheur.

Bon, il faut dire que je sortais de la trilogie : The Revenant, Spotlight, Room et que j’aspirais à une bouffée d’air. 

Le film de John Crowley bénéficie, il faut le souligner, de l’écriture de Nick Hornby qui a adapté la délicate nouvelle de Colm Tóibín. 




Parmi les acteurs, l’alchimie entre Saoirse Ronan et Emory Cohen fonctionne à merveille et leur romance démodée est « la bluette » que j’évoque. Le New York des années 50, les codes (notamment lors des repas à la pension de famille) et l’immigration des diverses nationalités sont assez bien retranscrits. La description, par exemple, de l’intégration des italiens et des irlandais s’expose jusque dans la façon de se comporter lors d’un bal ou lors d’un déjeuner de famille. 

Bien sûr, la ligne directrice du film se situe sur le déracinement d’Eilis et son intégration au sein d’un nouveau pays. Elle a laissé sa mère et sa sœur en Irlande, et le mal du pays n’est atténué que par l’apparition de son amour naissant pour le jeune immigré italien. Emory Cohen compose un jeune homme travailleur, tendre, attentif mais sûr de ses sentiments et de son envie de faire sa vie avec Eilis, quand elle ne sait plus où elle se situe. 



Les évènements l’amèneront à choisir le jeune homme et à l’épouser à la mairie, entre deux inconnus.
Les sentiments sont délicats, un peu flous pourtant réels, et le contexte de cette immigration dénote avec ceux évoqués dans le film de James Gray « The Immigrant ». 

 Cependant, et là est le bémol du film, les scènes sont un brin conventionnelles et attendues. La romance à l’ancienne est agréable à suivre, on sourit parfois devant la naïveté des deux protagonistes, et on soupire aussi devant le sentiment de déracinement de la jeune femme. Toute personne arrachée à sa terre natale comprendra ce pincement au cœur !



Pourtant, le retour d’Eilis dans son pays, suite à la mort de sa sœur, donne lieu à des scènes que je qualifierais de redondantes. Bien sûr, le contexte de son retour dramatique est lourd mais l’irruption (si Domhnall Gleesson pouvait apparaître dans n’importe quel film, cela me conviendrait parfaitement !) de l’ami d’enfance dont elle semble s’amouracher est un brin tirée par les cheveux ! 

Malgré le charme du garçon (je parle du personnage, quoique, oui, bon, vous avez compris !), on comprend mal son hésitation alors qu’elle s’est mariée et qu’elle a fait la promesse de revenir à l’homme « qu’elle aime ». 



Je pense que le rôle de Gleeson n’a pas été suffisamment étoffé pour être « crédible » notamment en comparaison de celui de Tony le, désormais, mari d’Eilis ; Il se contente de soupirer après elle sans véritablement avoir quelque chose pour faire basculer la situation. 

Le conflit se situe alors, non pas dans la possibilité de ce garçon, mais dans celle de rester « à la maison ».

« Brooklyn » est donc un gentil film, plus de bons sentiments, de jolis paysages et des acteurs lumineux… Au milieu de la noirceur, cela fait du bien…

 









Brooklyn
Réalisateur : John Crowley
Avec Saoirse Ronan, Emory Cohen, Domhnall Gleeson, Jim Broadbent, etc.
Sortie : 7 mars 2016
1h53


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