Après l’épisode aimable et complice de Candy Crush, le garçon de la boîte aux lettres a repris ses travers : mauvaise humeur, mauvaise foi, mauvaises réponses (voire pas de réponse du tout) et mauvais karma.
Ayant décidé que « personne ne pouvait » le comprendre, et donc « l’apprécier à sa juste valeur » (de goujat, dixit la Divine Voisine), il convoqua l’ensemble des habitants pour les informer d’une nouvelle « topissime » : son départ de l’immeuble.
Je ne vous cache pas que certains ont sabré le champagne avant même de rejoindre la cage d’escalier.
Mais revenons sur l’annonce faite aux habitants.
Le Garçon à la boîte aux lettres, comme à son habitude, est arrivé sourire aux lèvres, ironiquement soulevées, le regard vif (il était 18 heures, l’heure de son potentiel éveil à la vie de la communauté) et habillé comme pour un baptême (du feu ?).
Après les bonjours d’usage (oui, on est polis dans l’immeuble, on se salue quinze fois par jour) qui, visiblement, le « saoulaient » un peu (il tapotait sur la table basse du local de réunion), il prit la parole d’une voix monocorde mais surtout tranchante, tout en regardant son SmartPhone (signe évident qu’il se foutait un peu de l’annonce en question !) :
- Je déménage dans une semaine, merci de bien vouloir récupérer vos merdes de ma cave et de laisser la cage d’escalier dégagée ledit jour afin que je puisse sortir mes affaires sans encombre.
Le petit vieux du premier a failli lui coller une baffe ! Il souffla : « mais il est con, ou c’est que je vieillis mal ? ».
Réponse de l’homme du 8e : « Non, je vous rassure, c’est un con ».
Devant l’hilarité du petit groupe, le garçon de la boîte aux lettres y alla de sa tirade sur la « vie en communauté », sur « la joyeuseté de nos relations » et sur le fait qu’il ferait un « petit pot dans l’entrée » le dernier soir.
La Divine voisine lui rappela que les « miettes » dans l’entrée était un de ses griefs majeurs envers l’immeuble et qu’il ne fallait pas se « forcer à être sociable quand on est malpoli ».
A la fin de cette phrase, les hostilités étaient ouvertes. Tout le monde y alla de ses reproches envers lui et il eut droit à la litanie des « conneries du garçon » et des bienfaits « de son départ, si attendu ».
J’eus droit pour ma part à la déclaration aimable du merdeux du 7e qui me dit qu’un garçon « aussi nul, c’est pas fait pour une fille aussi gentille et attentionnée » et que la Divine voisine « avait bien fait de le planter ce bouffon ».
Je vous passe sur les détails sordides (notre gardienne a sorti sa boîte à « merdouilles », en clair, tout ce qui vous avez voulu savoir sur…) et le rougissement dudit garçon (autant vexé qu’engoncé dans ses principes), pour arriver au clou du spectacle : son départ.
Le jour dit, l’ensemble de l’immeuble fut « grandement » occupé à vaquer à toute sorte de manifestation importante (« j’ai piscine ! » hurla le premier vieux du 1er) et le garçon se retrouva seul devant sa boîte aux lettres.
Ayant mal évalué sa propension à partir, La Divine voisine, celle du 4e et moi-même avons débarqué au moment où il s’apprêtait à prendre la porte (d’entrée)…
Son pitoyable « au revoir » fut ajouté au pathétisme de la situation puisqu’il fixait ses baskets en regardant sa montre.
« On t’emmerde, peut-être ? » lui lança la voisine du 4e
Devant notre volonté évidente de lui enfoncer la tête dans les boîtes aux lettres, il rosit, balbutia un « Je plaisantais ! », et sortit comme il était arrivé « nul et non avenant » (sic), comme le stipula le voisin du 10e.
La Divine voisine lui cria un « Mais t’as quel âge ? Ton humour a toujours limite con, et n’a jamais fait rire personne sauf les abrutis dans ton genre ! » sous les acclamations de la gardienne et du trio du 6e.
Le jour du départ, tout le monde était absent.
Il partit donc, comme il était arrivé, avec ses cartons, dans la quasi indifférence générale.
L’immeuble fêta cette nouvelle le lendemain avec la plus grande fiesta organisée dans le hall d’entrée inondé de miettes pour l’occasion.
Exit définitif du garçon de la boîte aux lettres…
Comme dirait le gamin du 7e : « Quand t’es un bouffon, t’as pas droit à fréquenter des princesses, juste des fac-similés ! ».
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