J'ai rencontré Françoise TEISSIER grâce à ma marraine (vérue de lecture) qui possède l'ouverture d'esprit (marque de fabrique familiale ?) nécessaire envers les artistes... Les accepter comme ils sont et les soutenir...
Avec Françoise, cela a "accroché" tout de suite... Nous sommes deux auteurs, avec deux univers différents d'écriture, mais avec la même vision de la littérature, des péripéties d'écriture, la même âme artistique...
J'aime ce qu'elle écrit et j'aime son regard sur la vie et le monde et c'est une belle âme.
J'avais envie de vous la présenter... parce qu'elle le vaut largement plus que ce que je pourrais l'exprimer ici...
Toutes les photos sont la propriété de Françoise TEISSIER
Merci de bien vouloir demander l'autorisation de reproduction à l'artiste.
— Bonjour Françoise, peux-tu te
présenter en tant qu'artiste ?
Je me définis comme Artisan littéraire et
Peintre de l’écriture. Je ressens les mots comme des couleurs,
des parfums, des sons : soigneusement choisis dans le riche vocabulaire de
la langue française, ils ne demandent qu’à être mis en valeur et prendre leurs
sens pour émaner des émotions que procurent de façon identique les tableaux ou les
musiques. Mes personnages évoluant souvent dans des lieux inventés, cette souplesse
de cadre offre une grande liberté à ma plume, mais également à l’imaginaire du
lecteur…
Écrire est avant toute chose une passion sincère que je partage sous l’alchimie des mots, surtout lorsque celle-ci contribue à révéler la précieuse sensibilité de la vie.
Écrire est avant toute chose une passion sincère que je partage sous l’alchimie des mots, surtout lorsque celle-ci contribue à révéler la précieuse sensibilité de la vie.
— Peux-tu
définir ton style ?
J’aime passer du
genre bucolique à la fiction romanesque, semant chaque fois plusieurs questions
proposant au lecteur des voyages surprenants et différents. Les dialogues ont
une place de choix où la
connotation d’un mot peut être assimilée à la subtilité d’un parfum :
comme celui de la fleur en bouton jusqu’à son épanouissement, elle dégagera une
gamme de fragrances que nos humeurs et nos émotions transformeront en
vibrations sans cesse variables, mais dont les
résonnances seront précises et justes.
Je m’inspire de la trame des histoires que j’aime lire : beaucoup d’action et de sentiments, quelques secrets pour cheviller l’intrigue et des situations fantastiques afin d’éviter de brider l’imaginaire. Quant à l’arrière-plan, le nez de l’auteur est plutôt levé vers les étoiles que baissé vers la fange, même si parfois, pour la crédibilité de certains personnages, il est nécessaire de revisiter les mauvaises intentions humaines. Être optimiste n’est pas au goût du jour. Je propose néanmoins des aventures qui parlent d’espoir, car je refuse de sombrer au fond d’un encrier morose et dépité.
Je m’inspire de la trame des histoires que j’aime lire : beaucoup d’action et de sentiments, quelques secrets pour cheviller l’intrigue et des situations fantastiques afin d’éviter de brider l’imaginaire. Quant à l’arrière-plan, le nez de l’auteur est plutôt levé vers les étoiles que baissé vers la fange, même si parfois, pour la crédibilité de certains personnages, il est nécessaire de revisiter les mauvaises intentions humaines. Être optimiste n’est pas au goût du jour. Je propose néanmoins des aventures qui parlent d’espoir, car je refuse de sombrer au fond d’un encrier morose et dépité.
— Quels sont les livres que tu as écrits avant
Le Crépuscule du Lion ?
Le recueil
Promenade au Jardin des Mots s’accorde
une liberté de plume, des strophes sans règles ni symétrie, des irrégularités
concevant une poésie intimiste et spontanée. Introduits par une observation des
jardins concrets conduisant au Jardin Humain,
ces textes ont été rédigés à différentes périodes ; ils semblent avoir
poussé sans véritable corrélation entre eux, comme des graines jetées au hasard
par un vent qui les aura mis en terre sans garantie de vie future. Au final,
ils composent un jardin dit à l’anglaise,
car, replacée dans un certain ordre, une harmonie universelle se retrouve. À mon
fils et Maman sont deux textes que j’ai écrits peu de temps avant
l’édition du recueil. Je n’avais pas jusque-là réussi à exprimer l’émotion d’être
mère ni celle d’avoir perdu la mienne…
Depuis de nombreuses années le livre L’Architecte et le Jardinier trottait
dans ma tête comme un titre obsédant. Puis soudain, l’histoire a pris corps,
facile et évidente, et l’écriture s’est imposée avec une belle fluidité. Ce roman
ou ce conte philosophique relate le thème du maître et de l’apprenti dans un univers
décalé et original entre des temps réels et des visions extra ou ordinaires,
adjectif volontairement scindé, telles deux marches à gravir : la première
orientant le regard vers l’élévation (l’édifice bâti par l’architecte), la
seconde invitant la pensée vers la réflexion (la terre cultivée par le
jardinier). Durant la rédaction de ce livre, je me suis sentie envahie par une
musique de mots où j’ai pu assembler le plaisir de l’envolée poétique au goût
de la mise en scène.
Quant à la compilation d’histoires courtes Délices
de Confidences, ce fut une véritable récréation pour mon écriture. Des
textes dormant dans mes tiroirs se sont donné un cadre théâtral pour vivre un voyage
à l’intérieur de soi. Cinq actes de la vie reliés par un fil conducteur que
proposent la conscience et le subconscient en devenant des personnages, sortes
de maîtres d’hôtel ludiques offrant légèreté et dérision à un menu d’introspection
où les souvenirs se consomment sur canapés
moelleux ! J’aime la subtilité des jeux de mots qui s’amusent avec des
tournures agréables à interpeller le bel esprit pour savourer le texte
avec humour. Deux de mes cinq fictions Rendez-vous
imaginaire (Catégorie Nouvelles) et
La biche aux sabots d’airain (Catégorie Contes) ont été primées en 1993 (Deuxième
Accessit) et 1994 (Troisième Accessit) par Arts et Lettres de France lors de Concours
Internationaux Littéraires.
— D'où vient ton
envie de travailler sur ce genre de thème ?
Je ne suis pas
tombée dans un encrier, mes parents n’étaient ni imprimeurs ni libraires et mes
études ne m’ont pas conduite de façon naturelle vers les belles-lettres.
Mais
je suis née à Aix-en-Provence, en face de l’Opéra et à quelques centaines de
mètres du Cours Mirabeau où trône la statue du Roi René. Sans doute grâce à ces
bons augures, je fréquente depuis l’aube des apprentissages la Faculté de l’Amour des Mots. Lire les
beaux textes, écrire selon les exigences de l’orthographe et celles de la
calligraphie, ces passions m’ont conduite très tôt devant le portillon du Jardin des Humains.
Les valeurs liées
aux relations entre les Hommes, les questions existentielles et philosophiques qui
en découlent sont souvent proposées comme des pistes de réflexion à travers les
lignes de mes livres. Au lecteur de choisir de les emprunter ou de se laisser
porter par le récit comme une flânerie sans conséquence.
— Ton écriture
est minutieuse, dense et imaginative. Comment travailles-tu ?
Le nom de mon
site Instants
de Mots résume à lui seul comment mes sens sont ancrés dans le moment
présent. Je suis sans cesse dans l’observation, les yeux ouverts sur le monde,
la curiosité au service du savoir et mobilisée entre l’écoute et le ressenti. Une
seconde nature qui ne me demande aucun effort ! Des notes sont prises, au
hasard des événements de la journée sur une multitude de carnets mis à ma
disposition, pour être retravaillées par la suite.
J’écris directement sur
mon ordinateur qui est un outil formidable puisqu’Internet permet des
recherches spontanées. Je lis beaucoup et me sens bien lorsque mon bureau est envahi
de livres et de doux abat-jour sur fond musical. Devant un écran géant, je me
transforme en un metteur en scène et imagine sons, lumières, parfums et émotions.
Je suis à l’affût de mes humeurs. Je traque les répétitions. Je fouille les
dictionnaires. Puis je déniche et discerne enfin le bon mot comme le corps de
l’idée que je désire transmettre !
Car les notions de l’échange et du partage alimentent mon plaisir de l’écriture.
Un ressenti épanouissant, parce que
sincère, où la fonction du livre papier
atteint son but puisqu’il devient véritablement vivant entre les mains du lecteur.
— En tant
qu'auteur, comment es-tu publié et distribué ? Quelles ont été tes
démarches ?
En 2011, j’ai édité
mes ouvrages pour achever mes manuscrits sous la plus belle forme qui
soit : le livre. Grâce aux nouvelles technologies de l’impression
numérique, le coût des tirages est enfin abordable.
Par ailleurs, l’aventure fut
très exaltante. Concevoir sa couverture en créant la photo (mise en scène
réelle ou virtuelle), rédiger la quatrième de couverture, élaborer soigneusement
la mise en pages, autant d’étapes qui nécessitaient des apprentissages, mais qui
confirmaient un statut d’artiste.
Le goût de partager mes travaux d’écriture avec
les lecteurs s’est rapidement imposé d’une façon naturelle. J’ai eu la chance
d’obtenir la confiance de la Librairie La Portée des Mots à Salon-de-Provence ainsi
que celle de Sabine Lauret qui, sous l’égide de Ma Bibliothèque Bleue, organise
beaucoup d’événements littéraires. Je participe également aux salons du livre
locaux, ainsi qu’aux expositions artistiques ouvertes aux innovations
originales.
Dans ce
regroupement d’auteurs, on peut à la fois adhérer aux projets du PEPS et
conduire indépendamment sa vie de plume. Avec mon amie Laurence Op, auteur
Jeunesse avec qui j’ai commencé à parcourir les salons du livre, nous nous
sommes rapidement proposées auprès de Sabine Lauret (coordinatrice du PEPS) et de
Philippe Wolff (auteur et initiateur du PEPS) pour les aider à construire le
cadre où s’organiseront les prochains événements du collectif. Mais, à tout
moment, chacun peut soumettre un projet où la liberté d’y participer est
respectée.
Cette idée d’autonomie m’a séduite d’emblée comme l’union des divers
genres et styles littéraires. L’idéal du PEPS serait de véhiculer auprès des
lecteurs une autre image des auteurs et notamment celle de leur disponibilité
envers le public. J’espère qu’au fil de nos événements les amateurs de livres
prendront un véritable plaisir de venir à notre rencontre. Les formats numériques
et les achats en ligne sont une réalité économique qu’il serait dommage de
privilégier de façon exclusive : le collectif est avant tout une histoire
humaine qui souhaite se partager concrètement avec des lecteurs.
— Peux-tu nous
présenter ton petit dernier ?
À l’origine, c’était
une nouvelle de huit pages dactylographiées qui fut primée, elle aussi, en 1993
(Premier Accessit) par Arts et Lettres de France, lors d’un Concours
International Littéraire. Quand j’ai rédigé Délices de Confidences,
j’ai hésité à joindre cette sixième fiction, songeant déjà que ce sujet méritait
d’être développé. Résultat : Le Crépuscule du Lion est né avec
l’idée d’une trilogie, et le Livre Un compte 356 pages ! Le thème me tient à cœur puisqu’il traite
de l’avenir des relations humaines. Bien que l’action se situe en 2040, ce
n’est pas une histoire de « science-fiction », mais d’une vision
futuriste où le conte prend volontairement le pas sur le roman, car, ma plume
étant optimiste, voire utopiste, seul ce genre de littérature pouvait se
permettre de proposer un voyage épique, une sorte d’odyssée au souffle
romanesque.
Une occasion de revisiter l’importance des mots, autre thème qui m’est
cher, et de suggérer parfois ceux-ci selon des associations peu
conventionnelles allant ainsi dans le sens du livre : le crépuscule, est-ce
celui du matin s’ouvrant sur un jour nouveau ou celui du soir, éteignant définitivement
toutes lumières sur l’univers ? Où placer les changements pour vivre tous
ensemble, au même moment, dans la paix ? De nombreuses questions sont
abordées au sein d’une grande aventure où la mondialisation est explorée sous
une vision poétique… Ceci explique le choix du conte !
— Quels sont tes
projets 2014 ?
Agrandir mon
cercle de diffusion ; participer à de nombreux événements littéraires ;
échanger avec un maximum de lecteurs ; faire de belles rencontres
artistiques ; m’inscrire à des concours littéraires ; partager un
salon du livre avec toi (NDLR : Quand tu veux !!) !
— Où peut-on trouver
ton travail, outre qu'en librairie ?
Sur mon site www.instants-de-mots.com.
Les diverses rencontres y sont annoncées,
des extraits de livres y sont proposés ainsi que plusieurs textes dont ceux de L’Humeur des Saisons qui donnent une
idée du contenu de mon échoppe artisanale et de celui de mon atelier des mots.
Merci Françoise, à très bientôt, lors d'un déjeuner... en aparté, comme d'habitude, pour pouvoir discuter de nos états d'âmes d'auteurs....
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