Wednesday, December 18, 2013

A la rencontre d'un auteur : Françoise TEISSIER


J'ai rencontré Françoise TEISSIER grâce à ma marraine (vérue de lecture) qui possède l'ouverture d'esprit (marque de fabrique familiale ?) nécessaire envers les artistes... Les accepter comme ils sont et les soutenir...

Avec Françoise, cela a "accroché" tout de suite... Nous sommes deux auteurs, avec deux univers différents d'écriture, mais avec la même vision de la littérature, des péripéties d'écriture, la même âme artistique... 

J'aime ce qu'elle écrit et j'aime son regard sur la vie et le monde et c'est une belle âme.

J'avais envie de vous la présenter... parce qu'elle le vaut largement plus que ce que je pourrais l'exprimer ici...



Toutes les photos sont la propriété de Françoise TEISSIER 
Merci de bien vouloir demander l'autorisation de reproduction à l'artiste.


— Bonjour Françoise, peux-tu te présenter en tant qu'artiste ?

Je me définis comme Artisan littéraire et Peintre de l’écriture. Je ressens les mots comme des couleurs, des parfums, des sons : soigneusement choisis dans le riche vocabulaire de la langue française, ils ne demandent qu’à être mis en valeur et prendre leurs sens pour émaner des émotions que procurent de façon identique les tableaux ou les musiques. Mes personnages évoluant souvent dans des lieux inventés, cette souplesse de cadre offre une grande liberté à ma plume, mais également à l’imaginaire du lecteur… 
Écrire est avant toute chose une passion sincère que je partage sous l’alchimie des mots, surtout lorsque celle-ci contribue à révéler la précieuse sensibilité de la vie.

— Peux-tu définir ton style ?

J’aime passer du genre bucolique à la fiction romanesque, semant chaque fois plusieurs questions proposant au lecteur des voyages surprenants et différents. Les dialogues ont une place de choix où la connotation d’un mot peut être assimilée à la subtilité d’un parfum : comme celui de la fleur en bouton jusqu’à son épanouissement, elle dégagera une gamme de fragrances que nos humeurs et nos émotions transformeront en vibrations sans cesse variables, mais dont les résonnances seront précises et justes. 
Je m’inspire de la trame des histoires que j’aime lire : beaucoup d’action et de sentiments, quelques secrets pour cheviller l’intrigue et des situations fantastiques afin d’éviter de brider l’imaginaire. Quant à l’arrière-plan, le nez de l’auteur est plutôt levé vers les étoiles que baissé vers la fange, même si parfois, pour la crédibilité de certains personnages, il est nécessaire de revisiter les mauvaises intentions humaines. Être optimiste n’est pas au goût du jour. Je propose néanmoins des aventures qui parlent d’espoir, car je refuse de sombrer au fond d’un encrier morose et dépité.


— Quels sont les livres que tu as écrits avant Le Crépuscule du Lion ?

Le recueil Promenade au Jardin des Mots s’accorde une liberté de plume, des strophes sans règles ni symétrie, des irrégularités concevant une poésie intimiste et spontanée. Introduits par une observation des jardins concrets conduisant au Jardin Humain, ces textes ont été rédigés à différentes périodes ; ils semblent avoir poussé sans véritable corrélation entre eux, comme des graines jetées au hasard par un vent qui les aura mis en terre sans garantie de vie future. Au final, ils composent un jardin dit à l’anglaise, car, replacée dans un certain ordre, une harmonie universelle se retrouve. À mon fils et Maman sont deux textes que j’ai écrits peu de temps avant l’édition du recueil. Je n’avais pas jusque-là réussi à exprimer l’émotion d’être mère ni celle d’avoir perdu la mienne…

Depuis de nombreuses années le livre L’Architecte et le Jardinier trottait dans ma tête comme un titre obsédant. Puis soudain, l’histoire a pris corps, facile et évidente, et l’écriture s’est imposée avec une belle fluidité. Ce roman ou ce conte philosophique relate le thème du maître et de l’apprenti dans un univers décalé et original entre des temps réels et des visions extra ou ordinaires, adjectif volontairement scindé, telles deux marches à gravir : la première orientant le regard vers l’élévation (l’édifice bâti par l’architecte), la seconde invitant la pensée vers la réflexion (la terre cultivée par le jardinier). Durant la rédaction de ce livre, je me suis sentie envahie par une musique de mots où j’ai pu assembler le plaisir de l’envolée poétique au goût de la mise en scène.



Quant à la compilation d’histoires courtes Délices de Confidences, ce fut une véritable récréation pour mon écriture. Des textes dormant dans mes tiroirs se sont donné un cadre théâtral pour vivre un voyage à l’intérieur de soi. Cinq actes de la vie reliés par un fil conducteur que proposent la conscience et le subconscient en devenant des personnages, sortes de maîtres d’hôtel ludiques offrant légèreté et dérision à un menu d’introspection où les souvenirs se consomment sur canapés moelleux ! J’aime la subtilité des jeux de mots qui s’amusent avec des tournures agréables à interpeller le bel esprit pour savourer le texte avec humour. Deux de mes cinq fictions Rendez-vous imaginaire (Catégorie Nouvelles) et La biche aux sabots d’airain (Catégorie Contes) ont été primées en 1993 (Deuxième Accessit) et 1994 (Troisième Accessit) par Arts et Lettres de France lors de Concours Internationaux Littéraires.

— D'où vient ton envie de travailler sur ce genre de thème ?

Je ne suis pas tombée dans un encrier, mes parents n’étaient ni imprimeurs ni libraires et mes études ne m’ont pas conduite de façon naturelle vers les belles-lettres. 
Mais je suis née à Aix-en-Provence, en face de l’Opéra et à quelques centaines de mètres du Cours Mirabeau où trône la statue du Roi René. Sans doute grâce à ces bons augures, je fréquente depuis l’aube des apprentissages la Faculté de l’Amour des Mots. Lire les beaux textes, écrire selon les exigences de l’orthographe et celles de la calligraphie, ces passions m’ont conduite très tôt devant le portillon du Jardin des Humains. 
Les valeurs liées aux relations entre les Hommes, les questions existentielles et philosophiques qui en découlent sont souvent proposées comme des pistes de réflexion à travers les lignes de mes livres. Au lecteur de choisir de les emprunter ou de se laisser porter par le récit comme une flânerie sans conséquence.

— Ton écriture est minutieuse, dense et imaginative. Comment travailles-tu ?

Le nom de mon site Instants de Mots résume à lui seul comment mes sens sont ancrés dans le moment présent. Je suis sans cesse dans l’observation, les yeux ouverts sur le monde, la curiosité au service du savoir et mobilisée entre l’écoute et le ressenti. Une seconde nature qui ne me demande aucun effort ! Des notes sont prises, au hasard des événements de la journée sur une multitude de carnets mis à ma disposition, pour être retravaillées par la suite. 
J’écris directement sur mon ordinateur qui est un outil formidable puisqu’Internet permet des recherches spontanées. Je lis beaucoup et me sens bien lorsque mon bureau est envahi de livres et de doux abat-jour sur fond musical. Devant un écran géant, je me transforme en un metteur en scène et imagine sons, lumières, parfums et émotions. Je suis à l’affût de mes humeurs. Je traque les répétitions. Je fouille les dictionnaires. Puis je déniche et discerne enfin le bon mot comme le corps de l’idée que je désire transmettre ! Car les notions de l’échange et du partage alimentent mon plaisir de l’écriture. Un ressenti épanouissant, parce que sincère, où la fonction du livre papier atteint son but puisqu’il devient véritablement vivant entre les mains du lecteur.

— En tant qu'auteur, comment es-tu publié et distribué ? Quelles ont été tes démarches ?

En 2011, j’ai édité mes ouvrages pour achever mes manuscrits sous la plus belle forme qui soit : le livre. Grâce aux nouvelles technologies de l’impression numérique, le coût des tirages est enfin abordable. 
Par ailleurs, l’aventure fut très exaltante. Concevoir sa couverture en créant la photo (mise en scène réelle ou virtuelle), rédiger la quatrième de couverture, élaborer soigneusement la mise en pages, autant d’étapes qui nécessitaient des apprentissages, mais qui confirmaient un statut d’artiste. 
Le goût de partager mes travaux d’écriture avec les lecteurs s’est rapidement imposé d’une façon naturelle. J’ai eu la chance d’obtenir la confiance de la Librairie La Portée des Mots à Salon-de-Provence ainsi que celle de Sabine Lauret qui, sous l’égide de Ma Bibliothèque Bleue, organise beaucoup d’événements littéraires. Je participe également aux salons du livre locaux, ainsi qu’aux expositions artistiques ouvertes aux innovations originales.

— Tu appartiens au collectif PEPS, qu'y fais-t ? Quel en est ton but ?

Dans ce regroupement d’auteurs, on peut à la fois adhérer aux projets du PEPS et conduire indépendamment sa vie de plume. Avec mon amie Laurence Op, auteur Jeunesse avec qui j’ai commencé à parcourir les salons du livre, nous nous sommes rapidement proposées auprès de Sabine Lauret (coordinatrice du PEPS) et de Philippe Wolff (auteur et initiateur du PEPS) pour les aider à construire le cadre où s’organiseront les prochains événements du collectif. Mais, à tout moment, chacun peut soumettre un projet où la liberté d’y participer est respectée. 
Cette idée d’autonomie m’a séduite d’emblée comme l’union des divers genres et styles littéraires. L’idéal du PEPS serait de véhiculer auprès des lecteurs une autre image des auteurs et notamment celle de leur disponibilité envers le public. J’espère qu’au fil de nos événements les amateurs de livres prendront un véritable plaisir de venir à notre rencontre. Les formats numériques et les achats en ligne sont une réalité économique qu’il serait dommage de privilégier de façon exclusive : le collectif est avant tout une histoire humaine qui souhaite se partager concrètement avec des lecteurs.


— Peux-tu nous présenter ton petit dernier ?

À l’origine, c’était une nouvelle de huit pages dactylographiées qui fut primée, elle aussi, en 1993 (Premier Accessit) par Arts et Lettres de France, lors d’un Concours International Littéraire. Quand j’ai rédigé Délices de Confidences, j’ai hésité à joindre cette sixième fiction, songeant déjà que ce sujet méritait d’être développé. Résultat : Le Crépuscule du Lion est né avec l’idée d’une trilogie, et le Livre Un compte 356 pages ! Le thème me tient à cœur puisqu’il traite de l’avenir des relations humaines. Bien que l’action se situe en 2040, ce n’est pas une histoire de « science-fiction », mais d’une vision futuriste où le conte prend volontairement le pas sur le roman, car, ma plume étant optimiste, voire utopiste, seul ce genre de littérature pouvait se permettre de proposer un voyage épique, une sorte d’odyssée au souffle romanesque. 
Une occasion de revisiter l’importance des mots, autre thème qui m’est cher, et de suggérer parfois ceux-ci selon des associations peu conventionnelles allant ainsi dans le sens du livre : le crépuscule, est-ce celui du matin s’ouvrant sur un jour nouveau ou celui du soir, éteignant définitivement toutes lumières sur l’univers ? Où placer les changements pour vivre tous ensemble, au même moment, dans la paix ? De nombreuses questions sont abordées au sein d’une grande aventure où la mondialisation est explorée sous une vision poétique… Ceci explique le choix du conte !

— Quels sont tes projets 2014 ?

Agrandir mon cercle de diffusion ; participer à de nombreux événements littéraires ; échanger avec un maximum de lecteurs ; faire de belles rencontres artistiques ; m’inscrire à des concours littéraires ; partager un salon du livre avec toi  (NDLR : Quand tu veux !!) !

— Où peut-on trouver ton travail, outre qu'en librairie ?

Sur le site de mon imprimeur www.thebookedition.com

Sur mon site www.instants-de-mots.com.  Les diverses rencontres y sont annoncées, des extraits de livres y sont proposés ainsi que plusieurs textes dont ceux de L’Humeur des Saisons qui donnent une idée du contenu de mon échoppe artisanale et de celui de mon atelier des mots.


Merci Françoise, à très bientôt, lors d'un déjeuner... en aparté, comme d'habitude, pour pouvoir discuter de nos états d'âmes d'auteurs....


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