Wednesday, November 06, 2013

J'aime ne pas oublier...


Suite à ce papier, j'ai été "sommée" de m'expliquer... Ce que je ne voulais pas faire...

Mais en faisant du ménage dans la bibliothèque familial (ouh, là, n’ayez pas peur, nous ne jetons rien chez nous, on surveille nos livres…. Et on en ajoute de nouveaux… et cela serre dans les rangs !), je suis retombée sur ce livre de Stefan Merrill Block « Histoire de l’Oubli » (Albin Michel ou Poche)

Cette histoire d’une famille frappée de génération en génération par une forme précoce de la maladie d’Alzheimer m’avait profondément émue. Il faut dire que côté perte de mémoire/démence, je dois admettre que j’ai connu cela avec un de mes grands-pères et que j’ai toujours beaucoup de mal à en parler.

Mais ce livre n’a pas fait remonter à la surface cet épisode douloureux, mais le sentiment de mémoire, dans son ensemble. Je suis déjà largement porteur d’un devoir de mémoire (historique, familial, etc.) mais il y a aussi ce besoin de ne pas oublier.

Pourtant, cela serait tellement simple de tirer un trait sur le [mon] passé. D’oublier, de gommer, de plier tout ce qui m’enchaîne, me « brime » ou m’empêche d’avancer, d’oser, d’entreprendre… bref, qui me pourrit la vie de temps en temps.

Oui, de temps en temps, car, globalement, je suis plutôt du style à avancer, à garder ce qui m’énerve pour moi, à faire des concessions (avec moi-même) et à prétendre que « tout va bien ».

La plupart du temps, je n’oublie rien, mais j’ai la chance de mettre de côté.

Sauf qu’il y a un domaine particulier où je ne gomme rien, où je me refuse d’oublier ou de mettre de côté : les sentiments.

J’ai dû mal à concevoir le discours que certains tiennent à savoir « le passé c’est le passé, point, on gomme, on oublie, cela n’a jamais existé, avant ».

Honnêtement ? Vous oubliez tout ?

Parce que, quand on en vient aux sentiments et à l’amour en général (j’inclus ici l’amitié), je me refuse d’éradiquer ce que j’ai vécu, ressenti et/ou encaissé ou qui que ce soit.

J’aime bien l’idée de refaire ma vie, « reprendre » ma vie grâce (ou à cause, ça dépend) à quelque chose ou quelqu’un. Je suis persuadée que quelqu’un (ou quelque chose) peut changer votre vie par touche ou par, tout simplement, ses souvenirs à lui/elle.

Parce que lorsque vous rencontrez quelqu’un, son passé arrive avec lui/elle. Il/elle réagit comme vous avec le vôtre : comme il/elle peut.

Pourtant, c’est tentant de penser qu’une personne peut vous faire oublier ce qu’il y avait avant et ne vous faire voir que le présent (et l’avenir ?). Pourtant, cela est très difficile de croire que vos sentiments, vos cicatrices, vos joies, vos bonheurs et vos failles ne vous sautent pas à la gorge un jour ou l’autre.

Gommer (ou oublier) n’est pas honnête pour l’autre intervenant dans votre vie. Bien sûr, on ne peut pas tout déballer dès le début sous peine de voir partir en courant l’autre partie (courage, fuyons ?), mais dès qu’un « problème » bloque ou surgit, il faut le dire, l’exprimer, même maladroitement, mais il faut parler, se parler.

Le côté bisounours (Cela plaît beaucoup à Meilleure Amie) de « j’oublie tout avec toi » est fortement séduisant mais cela s’avère ardu dans la vie ordinaire.

Néanmoins, aux détours de rencontre(s), il est possible de trouver la personne qui rassemble, de son côté, le pendant à vos blessures.

A cela, je crois. Rencontrer le côté positif de ses négatifs, et vice versa.

Cela peut paraître idéaliste... Sûrement, mais il y a des "qualités" dont je n'entends pas me priver... Et celle-là fait partie de mon patrimoine.

En cela, j’aime cette chanson (oui, bon, merci de ne pas juger avant écoute) car certaines paroles sont adaptées à ma pensée (notamment la fin... si vous arrivez jusque là !).


Georges Michael "Cowboys & Angels"




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