Participer à un salon du livre, c’est toujours un moment
spécial dans la vie d’un auteur. Honnêtement, on ne s’attend jamais à vendre
des dizaines de livre (sauf notre éditeur, mais lui, c’est un être à part) et
encore moins à rencontrer des fans énamourés (quoique…).
Non, l’intérêt majeur, en ce qui me concerne, c’est
représenter au mieux ma maison d’édition, promouvoir mes « petits
camarades » issus également de la maison et, aussi, un peu, je l’avoue
(oui, je suis auteur donc avec un brin d’envie de reconnaissance du public) de partager
mes écrits avec quelques lecteurs (oui, oui, toi, jeune fille timide au fond,
tu as le droit de m’aborder pour un autographe !).
Ce weekend, nous étions donc conviés chez Trinôme Editions (autant faire de l’autopromotion, merdus !) au Premier Salon National du
Livre Libre à Jonquières.
Ce salon se tenait au Château de Malijay, propriété viticole
majestueuse depuis 1562 (et des poussières) à Jonquières (Vaucluse) à
l’initiative de l’association « Ecrits Non Vains » (subtil jeux de mots… j’adore !) qui a pour objectif
la valorisation de l’édition libre et de donner la parole à tous les auteurs
pour un meilleur dialogue entre éditeurs et auteurs pour favoriser une autre
approche, plus adaptée aux technologies et possibilités actuelles.
Avec mon côté « unique et indépendante », vous
imaginez bien qu’un salon où les deux mots « Livre » et
« Libre » sont étroitement mêlés, je m’y suis précipitée (par TER).
Je passe sur les conditions de voyages aller (TER bondé,
hystérie collective à l’arrivée à Avignon, retard –prévisible- dudit TER,
course effrénée entre deux quais, et le regard inquisiteur des passagers qui
avaient été « pris en otage par ces
autres en retard » - sic-) et l’arrivée tonitruante en gare d’Orange
(limite si je n’ai pas eu droit à une
banderole familiale d’accueil !), l’intérêt d’un (bon) GPS afin de ne pas
atterrir dans le champ à l’opposé (merci cousin !) et l’accueil venteux le
samedi matin.
Parce que, croyez-moi, côté vent, on a été servis. Tous. Tous
ces valeureux auteurs venus d’horizons divers (Lorraine, Lille, Bordeaux,
Marseille, Paris, etc.) dont la plupart n’était pas des habitués du mistral
« modéré » qui en a glacé plus d’un (y compris moi !). Heureusement
le soleil brillait au-dessus de nous et nous a offert quelques couleurs (j’ai
viré au rouge clair samedi pour finir un brin vermillon dimanche…).
Le cadre historiquement agréable, le mélange des arts
(sculpture, peinture, photographie, chant –populaire et lyrique, une évidence à
Orange-) et les écrits diamétralement opposés ont contribué à enrichir nos deux
journées de moments de détente, de passion et de communion autour de ce pour
quoi nous nous battons quotidiennement, nous auteurs (et vous, nos éditeurs
chéris) : promouvoir la littérature et la diversité des (nos) mots.
Grâce à l’appui de la municipalité de Jonquières, des
propriétaires du château de Malijay et du dévouement de l’association (et
notamment du Président et de Jean-Michel Gauthier), cette manifestation a été
grandement appréciée par les participants.
Cette diversité des arts a fait de ces deux jours une bulle
artistique dans un monde où les « petits
auteurs » (ou « petits
éditeurs » pour reprendre les expressions des intéressantes tables
rondes organisées) essaient tant bien que mal d’exister et de faire partager
leurs idées et leurs talents.
Evidemment, comme à chaque salon, il y a matière à critiquer,
à râler et/ou à célébrer.
Il y a aussi matière à se souvenir des excellents moments :
des fous-rires à s’en faire mal aux côtes, des visiteurs qui nous regardent
bizarrement (et ceux qui vous ignorent), ceux qui vous demandent quinze fois si
vous avez écrit « quelque chose »
(oui, oui, je suis auteur, Madame, pas G.O au Club Med… pas encore !), les
« collègues » du stand d’à côté qui se « gèlent » dans le midi et songent à repartir au chaud (dans le
Nord), le repas pris en commun où manger face au mistral relève de l’exploit
olympique (et la médaille ?), les taquineries entre auteurs et éditeurs,
les confidences au coin d’un livre, la découverte d’un peintre qui exprime ce
que vous cherchez à formuler depuis des années, la jeune fille qui achète un
livre mais qui ne sait pas pour qui et revient avec un sourire grandiose et
attendrissant vous dire qu’elle est comédienne « aussi », etc.
Finalement, j’ai grandement apprécié les deux jours aux côtés
de mes modestes confrères et surtout de ma collègue (et Directrice d’Ouvrage,
et amie, et merveilleuse écrivain, Marie Barrillon) et de mon (notre) éditeur,
Clément Chatain de Trinôme Editions.
Il y a des moments dans la vie où tout semble se dérouler
parfaitement bien, malgré les conditions climatiques, les aléas des visiteurs,
les moments de solitude sur un stand et les fous-rires qui se prolongent
au-delà du raisonnable (quand un lecteur arrive par exemple ?)… où tout
semble ouaté et délicieux…
Vivement la deuxième édition du Salon National du Livre
Libre !
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