Spéciale dédicace, donc, à :
Cet exposé a été demandé par l’Anonyme… comme le prochain sur le Siècle des Lumières… Si ce n'est pas drôle, il en sera tenu pour responsable ! ;)
Pour une raison indéterminée, Trois ne fut pas prête le jour dit et Suprême dût revoir l’ensemble du planning. Inutile de vous dire que Trois pleurnicha un moment dans les pantalons de Suprême pour qu’il daigne la repousser de « trois jours, c’est rien, non ? ».
Trois évoqua la « déprime » de Bibi (« C’est notre fille, je dois la soutenir dans l’épreuve ! »), Quatre (« Pauvre petit poussin, un chagrin d’amour à son âge ! ») et Lord of the Rings (« ll a déjà pondu son exposé… Il trépigne de nous le faire demain soir ! ») et fut soulagée du « Tu as ma bénédiction, tu passes vendredi soir. Et pour ta gouverne, ma fille ne déprime pas ! C’est ma fille ! » d’un Suprême à la limite de la canonisation interstellaire.
Le lendemain soir, donc, l’ensemble de la Smala se présenta dans ses plus beaux habits de détente (pyjama en pilou pour Trois, pyjama d’homme aux couleurs du drapeau irlandais (souvenir de Cinq-et-demi) pour Bibi, pyjamas tout court pour Cousin Edmond et Un, Boubous à l’unisson pour FlowerPower, chemises de nuit en flanelle pour Pétunia, GAT, Cousines Sidonie et Aglaé et Tante Dinde, Nuisette ras-les-fesses-plus-court-c’est-un-tee-shirt pour Deux et Grenouillère Bourriquet pour Quatre – qui régressait à vue d’œil !-) dans le salon et attendit l’entrée de Suprême et Lord of the Rings dans l’arène.
Suprême arriva avec son légendaire pantalon en tweed tout reprisé, héritage de feu le grand Oncle Albert, mort en 1964, suivi par Lord of the Rings endimanché comme un pingouin avec nœud papillon, smoking et souliers vernis.
FlowerPower dégainèrent leur appareil photo et mitraillèrent le pauvre « poussinet » qui rougit jusqu’aux oreilles. GAT applaudit en signalant « l’élégance de Lord of the Rings ».
« Cela n’aurait pas été très pratique sur les barricades ! » Lança Trois, grande spécialiste des manifestations et égérie de sa société (gréviste de la première heure et largement « Rouge carmin » -dixit Suprême- à l’époque).
Suprême intronisa l’exposé par un discours bref mais réaliste :
« L’exposé sur le Siècle des Lumières, proposé par Trois, sera donné devant vous vendredi soir en raison d’impératifs liés à son cerveau très, très, lent et au fait que Bibi n’a pas vraiment le temps de lui écrire le texte en ce moment, merci Quatre ! ».
Quatre se mit à renifler et eut les larmes aux yeux.
« Ah bravo ! Il avait arrêté de pleurer depuis deux heures ! » siffla Bibi à Suprême qui continua sans tenir compte des admonestations des participants.
« Voici donc le premier exposé : Mai 68 par Lord of the Rings… Quatre est excusé officiellement pour cause de troubles mentaux » persista Suprême sous les huées. « La ferme, bande d’ignares ! Un peu de culture dans ce monde de pleurnicheurs, ne vous fera pas de mal ! » Renchérit-il.
« A toi, Gollum… heu, Lord of the Rings » bafouilla Suprême sous l’oeil noir des FlowerPower.
Lord of the Rings s’avança et se présenta à l’audience. On se serait cru au théâtre. Droit comme un « i » et fier comme Artaban, il rayonnait.
« Contestation. Mais con d’abord » Hurla-t-il en guise d’introduction. « Laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes ! » Renchérit-il.
GAT poussa un cri et lâcha sa tasse de thé.
« Voici les deux phrases qu’il faut retenir pour résumer Mai 68 »
« Heu, pardon, mais t’étais même pas en gestation en 68, morveux ! » Lança Trois qui sentait l’esprit révolutionnaire reprendre du poil de la bête.
« On ne m’interrompt pas, Trois ! Surtout quand on n’est pas capable de faire son exposé toute seule ! » Répliqua-t-il en souriant cyniquement.
« Donc, reprenons… alors, Mai 68, c’est un peu n’importe quoi à la base ! Une révolte étudiante qui débouche sur des grèves et une crise sociale généralisée, mais où a-t-on vu cela ? Evidemment, ce nid de gauchistes pensait faire une révolution ! Que nenni ! »
« Qu’est-ce qu’il raconte ? Il ne parle pas comme dans Universalis® d’habitude ? » Demanda discrètement Deux à Bibi qui pouffait de rire en voyant GAT tourner de l’œil, Trois fulminer et Suprême prendre cet air divin de celui qui va sortir une phrase considérablement révoltante qui sèmera l’insurrection dans l’assistance.
Visiblement émoussés par la tirade contestataire de leur « poussinet » d’amour, les FlowerPower venaient de s’évanouir de concert sur le canapé, bien soutenus par Cousin Edmond qui déclara « Général sortez de ce corps ! ».
Loin de son attitude d’ordinaire rantanplanesque, Lord of the Rings fixa l’assistance à moitié hilare, à moitié désorientée, et reprit de plus belle :
« Ces égoïstes d’étudiants protestent à Sorbonne, bloquent les rues en montant des barricades, dépavant les rues, et sont chargés par les CRS début mai. Quoi, Trois ?? »
« Heu, ben, faut préciser que la nuit des barricades, ce fut quelque chose, merdus ! » se remémora Trois, nostalgique.
« Ah, ouais, c’est sûr, incendier des voitures, dépaver les rues, briser les vitrines ! C’est sûr que c’est une révolution ! Bref, passons…. Après cette nuit du 10 au 11 mai, les grèves s’enclenchent dans tous les secteurs, ça débauche et une véritable crise sociale apparaît ».
Trois leva la main pour parler mais fut largement ignorée. Un se pencha et lui glissa « ne le contrarie pas, sinon, on en a pour dix heures à se taper sa tirade ! Tu connais Gollum ! ».
Lord of the Rings était tout fier de lui. Quatre était consterné mais tweetait à tout va, lançait des œillades complices à Bibi qui avait pris le parti de glousser en se cachant dans le dos de Deux, droite comme un i, qui essayait de comprendre tout le déroulé de l’histoire.
« À partir du 14, les ouvriers décident de contrer le patronat, les ingrats ! »
« Ah, merveille de notre cœur, tu n’exagères pas ? » tenta Flower réveillée d’entre les morts.
« Maman, s’il te plaît ! Veux-tu bien me laisser faire mon exposé tranquille ? Toi et papounet chéri d’amour étiez en Angleterre à cette époque ! Alors, on reprend ! Et concentrez-vous, sinon, on va y passer la nuit ! ».
« Oh, putain ! » lancèrent Un, Deux, Trois, Quatre, Pétunia, et Bibi.
Subissez la suite bientôt : L’exposé « Mai 68 » selon Lord of the Rings et Quatre (excusé pour raison de chagrin d’amour) – Deuxième partie (et fin…des haricots !)
C'est en effet mon choix, j'assume (même si l'intrépide courage indéniablement contenu dans ce type de déclaration me semble pâlir quelque peu sous couvert de l'anonymat, non ?)...et ne suis pas déçu.
ReplyDeleteC'est rigolo, qui aurait crû Lord of the Rings capable de transformer un tel exposé en une harangue quasi politique ? Vivement la suite !
Je suis ravie de savoir que le « révolutionnaire » Lord of the Rings vous a plu … Je n’ai pas eu trop à forcer sur le côté « rebelle » de l’auteur…
DeleteLa suite est programmée ce jeudi … Ne la loupez pas, il se lâche, le petit !
Pour assumer vos choix, je n’en doute pas…
J’avoue que le côté « Anonyme » me plaît beaucoup (une de mes phrases préférées étant « pour vivre heureux, vivons cachés »)… Il ne tient qu’à vous de continuer sous « L’Anonyme » (cela sera avec plaisir) et de commenter en OFF (sans publication sur le blog, donc) par l’email inséré dans « Qui suis-je ? »…
Je sais garder les secrets…