Dissipons tout de suite tout malentendu… (et oui, la photo ci-contre, c'est bien moi... à l'époque, comme dirait Papounet où "elle était encore sage et disciplinée !") Je suis géniale, soit, mais je suis aussi bourrée de défauts. Tout du moins, à mon humble avis.
Outre le grandiose côté « chieur » de la bête (réservé quasiment en exclusivité pour ma sphère professionnelle, histoire que mes collègues et supérieurs ne me regrettent jamais lorsque je m’absente ou, si je pars au loin, un jour), et quelques autres légers défauts, il y en a un que j’aimerais gommer : le manque de confiance en soi.
Honnêtement, et malgré tous les efforts du monde, cet état stupide me rend la vie impossible. J’arrive généralement à camoufler, outrepasser ou étouffer le côté timide, réservé et pudique de la bestiole qui sommeille en moi, ce qui a pour conséquence de me faire passer pour une fille sociable et extravagante. Du coup, mes proches se demandent toujours de qui on leur parle quand une personne leur dit « Ah, Lisa, elle est si extravertie » !
Mais ce manque de confiance en moi est amplement plus handicapant que le seul fait de passer pour la dissipée de service. Surtout quand, comme moi, vous souffrez également du syndrome qui contrebalance intérieurement cet état de fait : la confiance en vos talents.
Car, oui, je sais pertinemment ce que je vaux. Je sais ce que je peux accomplir, et ce que je ne saurais jamais faire.
Je suis consciente des « talents » artistiques (ou autres, je ne vais pas m’étendre non plus !) dont j’ai été dotée ou dont j’ai hérités, et du fait que ma capacité de stockage est raisonnablement au-dessus de la moyenne, mais le côté sûr de moi n’a pas été activé au bon niveau d’alerte.
J’aurais aimé être différente en ce point. J’aimerais pouvoir entrer dans une pièce sans rougir intérieurement et extérieurement, sans me dire que je suis « une abrutie », sans préciser à l’autre que « j’ai fait de mon mieux » ou bien sans me dévaloriser.
La plupart du temps, les gens pensent que je me dévalorise pour attirer un compliment, ce qui est absolument faux.
Vous savez pourquoi cela ne se peut pas ? Je ne sais pas accepter les compliments ! Je ne gère pas les compliments. J’ai l’impression d’être un imposteur quand quelqu’un me fait un compliment. Je suis extrêmement mal à l’aise devant tout compliment. Du coup, je passe pour une abrutie à me critiquer toute seule. Sabordage en direct.
Que cela soit à propos de mon travail, de mon attitude ou de ma nouvelle coupe de cheveux, je réponds principalement un désarçonnant « Ah, vous trouvez vraiment ? ».
Dans ce cas précis, les personnes en face de moi pensent que je suis orgueilleuse et m’abhorre immédiatement.
Ma réputation oscille donc entre les personnes extérieures à mon cercle intime et mes proches. Et mon degré de confiance est inversement proportionnel à mon travail. Plus mon travail est bon, moins je suis assurée, plus je me dévalorise, et moins je me fais confiance. Le cercle vicieux parfait.
Vous pourrez me dire ce que vous voulez, je trouverai toujours le moyen d’entendre une critique dans vos éloges.
J’ai rarement rencontré une personne qui me donne ce sentiment de soutien.
Pourtant, mes parents sont fiers de moi. Ils ne se répandent pas dans la presse (ce n’est pas dans notre éducation de se congratuler) mais ils le sont. Papounet est le grand spécialiste de la déclaration inattendue entre deux rayons au supermarché ou en commentant l’article sur l’économie mondiale : « Je suis fier de toi, mais, au fait, on prend du Calgon pour ta mère, ou non ?». Ma mère est largement plus mesurée dans ses propos. Elle le dit à une tierce personne qui me le répète bizarrement à contretemps : « Ta mère était si fière de toi il y a deux mois ! ».
Pourtant, mes parents sont fiers de moi. Ils ne se répandent pas dans la presse (ce n’est pas dans notre éducation de se congratuler) mais ils le sont. Papounet est le grand spécialiste de la déclaration inattendue entre deux rayons au supermarché ou en commentant l’article sur l’économie mondiale : « Je suis fier de toi, mais, au fait, on prend du Calgon pour ta mère, ou non ?». Ma mère est largement plus mesurée dans ses propos. Elle le dit à une tierce personne qui me le répète bizarrement à contretemps : « Ta mère était si fière de toi il y a deux mois ! ».
Mes grands-parents aussi étaient fiers de moi et je le voyais dans leurs yeux, donc, de ce côté-là, je n’ai manqué de rien. Ni de soutien, ni d’amour, ni de confiance.
Il manque juste l’activation de cette option dans mon cerveau pour que je puisse, enfin, dépasser mes doutes et marcher droit devant sans penser que je ne suis « pas assez compétente » (la version habituelle est « Je sais, je suis nulle ») afin de m’octroyer le succès auquel je pourrais prétendre.
Alors, oui, j’aimerais pouvoir faire disparaître ce défaut qui obscurcit mon paysage et mon aptitude à me « vendre » plus facilement et, enfin, me dire que je le vaux bien !
No comments:
Post a Comment
N'hésitez pas... tous les auteurs aiment les commentaires....