Saturday, January 05, 2013

Comment faire votre cinéma à Big Boss ? – Usual suspects


Vous avez, enfin, décroché le job de votre début de vie. Un contrat à durée indéterminée en ces temps difficiles, c’est un peu comme décrocher un Oscar après quinze ans de séries Z.

Bref, vous avez réussi là où les autres ont échoué. Vous avez été brillante (oui, en fait, meilleure que les autres) aux questionnaires psy, géniales (oui, bon un peu de modestie !) aux essais techniques, et quasiment divine (un reste de motivation !) avec Big Boss.

Vous voilà en place depuis quelques mois. Au début, tout va plutôt bien mais depuis quelques jours, et ce n’est pas de la paranoïa, vous avez l’impression d’être la nouvelle cible de la société. Même la photocopieuse s’évertue à s’arrêter net dès que vous l’approchez.

Vous commencez à craquer un peu, les autres vous regardent comme si vous rentriez d’un long séjour en clinique psychiatrique, Big Boss vous parle soit comme à une demeurée soit comme à un chien. Par conséquent, vous arrivez le soir chez vous, limite malade, et vous sautez sur la première personne(chouchou) qui vous dit un truc de travers.



Voilà des exemples de situations (ayant existées, mais tout rapport avec des personnes existantes serait, Bla, Bla, Bla) et solutions possibles (mais pas vraiment envisageables quoique follement jouissives) pour chaque délire de Big Boss.

Situation 1 : « Usual suspects »


Vous arrivez un matin, toute heureuse d’un week-end en amoureux avec Chouchou, qui soit dit en passant, avait, quand même, réservé une chambre dans un hôtel trois étoiles en Bretagne, et Big Boss est déjà là. Un lundi matin, alors qu’il n’arrive jamais avant 9 heures 45. Le voilà qui s’agite déjà sans même vous regarder. Il respire fort, marche vite, rouspète sans s’arrêter et claque la porte de communication entre votre bureau et le sien.

Sans être paranoïaque, vous vous installez à votre bureau et remarquez qu’il y a déjà 7 cassettes prêtes pour la frappe avec un post-It bref « URGENT ». Merci, oui, j’ai passé un bon week-end. Et vous, Big Boss ? Vous vous mettez en quête de papier et le voilà qui déboule dans votre bureau, les nerfs à fleur de peur et vous lance un « Elles sont prêtes ces lettres ? » pas franchement aimable ! Vous le regardez comme si vous veniez de rencontrer Jabba the Hutt en personne (quoique à bien y réfléchir, il s’en rapproche surtout ce matin !). Un peu agacé (oui, parce qu’il est en train de tapoter sur le dessus de l’ordinateur qui lui se met en route doucement. Eh, oh ! On est lundi matin ! Il est lundi matin ! il est même 8 heures 15 !), il vous regarde en soufflant, tout en consultant sa montre. Non, rassurez-vous, vous n’êtes pas en retard, vous avez même 15 minutes d’avance, comme tous les jours. Mais à force, Big Boss doit croire que vous commencez à 8 heures 15 !

Vous lui dites bonjour gentiment tout en essayant d’accélérer le mouvement. LUI : « alors, ces lettres ? », VOUS : « je viens d’arriver. Je vous les tape tout de suite. Voici le courrier », LUI : « Plus tard, vous ne voyez pas que je suis occupé à autre chose. Ouvrez les yeux ! ». VLAN ! Il referme la porte de communication, en vous laissant complètement abasourdie. En plus, Miss-Jupe-Courte-Décolleté-Généreux est apparue dans l’encadrement de la porte. Elle vous regarde en secouant la tête comme pour dire « ma pauvr’fille ». Sa compréhension, on s’en fout ! Qu’elle s’en aille !

Elle nous regarde et s’en va en soufflant. Sûre qu’elle va aller répéter notre mauvais caractère et notre indifférence à tout le personnel masculin (et féminin, accessoirement, car en tout et pour tout côté féminin vous êtes 3, y compris vous !).

35 minutes plus tard (alors qu’approximativement il y a pour 2 heures de frappe), il sort du bureau et vous harcèle de nouveau. LUI : « Mais enfin, vous en êtes où ? », VOUS : « je fais de mon mieux, Monsieur », LUI : « eh bien, ce n’est pas assez ! ». RE-VLAN pour la porte. Vous êtes au bord des larmes. Pourtant vous n’êtes pas le genre de filles à fondre en larmes pour rien, au contraire. Chez vous, on vous surnomme « Madame sans Sentiment », c’est tout dire !

Vous essayez de respirer doucement. Et vous vous souvenez que ce n’est pas la première fois que Big Boss est odieux avec nous.

Quelques heures plus tard, après quelques vlan et quelques « alors ? », il les a eus ses lettres. Il les a signées et envoyées (enfin vous les avez envoyées). Il a bien mangé (alors que vous étiez en train de terminer les deux autres cassettes qu’il avait rajoutées entre temps !). Le voilà qui revient tout joyeux. « Bonjour, Camille. Bon week-end ? ». Vous rêvez ou il vous a adressé la parole sans vous jeter aux orties, sans vous dire que vous devriez aller plus vite ? Il sourit, plaisante avec vous. Il vous dit même que ces cassettes pourraient être retranscrites plus tard, car « ce sont juste des projets ». C’est vous qui êtes débile ou Big Boss est lunatique ?

Bilan :

Big Boss est un lunatique chronique. Un rien caractériel. Pour peu qu’un petit quelque chose perturbe ses petites manies, ses petites habitudes et le voilà qui stresse, pète les plombs et rue dans les brancards.
Il passe ses nerfs sur la seule personne sous ses ordres et la seule qui n’osera pas lui dire « va te faire foutre, connard ! » : VOUS ! Car à moins d’être complètement folle, suicidaire professionnellement ou carrément disjonctée vous-même, vous êtes incapable de lui hurler dessus. Il est votre patron et donc, il peut vous renvoyer quand il le veut.

Solution :

Lui faire un remake de « Usual Suspects ». Lui faire croire que vous êtes innocente, gentille, inoffensive et sans défense et lui faire les pires horreurs. Eventrer son fauteuil préféré, tuer son Ficus, perdre des papiers importants, dissimuler le courrier dans sa serviette et lui dire qu’il l’avait déjà pris, faire passer des coups de fil par un copain pour décommander un rendez-vous très IMPORTANT et lui passer la communication pour ne pas se mêler de l’histoire. BREF : le faire tourner en bourrique, éliminer son ego surdimensionné, le rendre dépendant de vous, chercher une autre place et le planter un jour en le laissant se demander pourquoi tant de haine.

Keyser Söze, c’est vous !

Ndlr : rassurez-vous, je ne souffre plus quotidiennement à cause de ce Big Boss lunatique, ça fait 14 ans que je l’ai quitté et que je travaille avec un chef « normal » ... mon vénéré chef pour les intimes (moi, donc !):)



2 comments:

  1. Bonsoir,
    j'ai adoré te lire, j'étais partagé entre le rire et l'angoisse que ça m'arrive un jour. Il est vrai que c'est atroce des patrons (gens) comme ça ^^ Et j'adore ton Ndlr !

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    Replies
    1. Merci pour ton commentaire....les gens sont ce qu'ils sont malheureusement... Espérons que tu n'aies jamais affaire à ce type-là.... Oui le NDLR était nécessaire ;)

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