C’est la rentrée ! Cachez votre joie ! Malgré les vacances, la météo estivale et autres joyeusetés (amour, gloire, beauté ?), les spécimens de mes bus sont également revenus !
Toujours plus nombreux et toujours plus incroyablement insupportables !
Toujours plus nombreux et toujours plus incroyablement insupportables !
Voici l’épisode 3 des spécimens des bus (je précise, marseillais… car ailleurs…. C’est peut-être un peu plus « normal »).
La cagole : Bon, cette bestiole ne se croise que dans la cité phocéenne (ailleurs, on appelle cela une pouffe, mais elle est nettement moins voyante et vulgaire). Outre son apparence physique (je prends le modèle moyen) où les quelques rondeurs excessives sont largement exposées à la face du monde (jean hyper moulant, top hyper court, talons hyper haut), la Cagole se sent à son aise partout. Elle s’avachit sur le fauteuil du bus et la vision de l’étalement de ses parties non cachées (ventre, hanches, bras, haut de la poitrine) provoque au mieux un sourire (de ces messieurs), au pire un haut-le-cœur (des dames). En sus, pour faire dans la légèreté, elle a chargé le maquillage afin de planquer dix à quinze ans d’acné sous une couche épaisse et visible de fond de teint ultra-couvrant. Un paquet de poudre par-dessus, un trait de crayon très foncé autour de la bouche, un gloss clair (bien marqué le contraste pour les non-voyants !), une tonne de liner, mascara et paillettes en tous genres, un wagon de parfum capiteux, et vous obtenez la panoplie de base. Bien sûr, elle se distingue aussi par un mâchage de chewing-gum bruyant, des commentaires à haute voix (histoire que tout le monde en profite) et se permet, généralement, de critiquer ouvertement la petite blonde Preppy qui, elle, a un goût sûr. La cagole voit souvent graviter autour d’elle une nuée d’oiseaux aussi « chic » qu’elle et dénués de tout (bon) sens commun… Normalement, vous posez votre casque audio sur les oreilles et essayez d’éviter de porter votre regard sur son horizon.
Celui qui n’a pas son billet, pas d’argent et se colle à l’entrée du bus : Celui-là, dès l’attente à l’abribus, vous avez senti que c’était une plaie. Il demandait un centime à tout le monde pour payer son ticket car il avait « oublié son portefeuille ». Sauf que tous les matins, l’oiseau débarque à l’arrêt avec le même problème. Une fois tout le monde assis, il clame au chauffeur qu’il lui manque 40 centimes (oui, entre temps, il a retrouvé quelques pièces au fond de sa poche de pantalon). Le chauffeur lui indique que « non, ça va pas le faire ». La bestiole s’énerve, prend à témoin tout le monde, hurle, peste, tape sur la porte. Le chauffeur lui demande de se calmer ; un passager kamikaze intervient, il s’en prend une. Le chauffeur appelle le central qui lui « envoie du renfort », lequel n’arrive pas vite (compter en moyenne quinze à vingt minutes). Moralité : le chauffeur refuse de partir, les voyageurs ne peuvent pas monter (il bloque le passage en vociférant) et ceux déjà embarqués ne peuvent pas s’échapper (l’arrière étant fermé par « mesures de sécurité »). La joie demeure jusqu’à l’arrivée des contrôleurs, de l’embarquement de la bestiole sous les hourrah de la foule (sauf une qui généralement prend le parti de l’opprimé et se retrouve embarquée fissa !).
Le gros lourd : Celui-ci est repérable à son accoutrement. Il est l’archétype du type qui se croit « beau gosse » (lunettes de soleil sur la tête, chemise ouverte, chaîne apparente, gourmette énorme, chaussures blanches) mais qui doit avoir de sérieux problèmes avec le miroir. C’est le pendant masculin de la Cagole. Il monte dans le bus, le balaie de son regard de tâcheron et focalise sur une damoiselle « en détresse ». Malheureusement pour vous, Mesdemoiselles, que vous soyez moches ou belles, peu importe, il s’abat sur sa supposée proie à la vitesse de la lumière. La platitude de sa conversation n’a d’égale que sa propension à parler aussi fort que possible pour se faire bien entendre par toutes les autres femmes délaissées du bus. Il vous assène un « Ten, t’es bonne, toi ! » à donner des envies de meurtre au premier degré, vous demande votre « 06 », un rencard et « plus si affinités ». Vous oscillez entre lui coller votre main dans la figure (histoire de bien imprimer le 06) ou lui donner un coup de sac (et pourquoi pas les deux !). Comme il est bien lourdaud, il vous explique que vous êtes « la femme de sa vie » (comme celle du bus précédent) et que vous avez une « putain de chance » de le rencontrer. La plupart du temps, ce genre de spécimens vous lâche dès le terminus du bus car il a repéré une autre « gazelle » moins farouche que vous. Il faut dire que lui exploser les narines avec votre clé de bureau n’a pas aidé à votre « fusion ». Dommage, c’était peut-être votre « homme » !
Allez, je reprends mon bus, et vous rapporte les prochains spécimens… Je suis sûre que cette année va être grandiose !
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