Au risque d’être abhorrée (encore !), raillée ou même démasquée (je prends le risque), il serait nécessaire que je torde le cou à une idée toute simple me concernant : « Je ne suis pas une emmerdeuse ».
Outre les surnoms amicaux que j’ai récupérés depuis des années, je me traîne (intentionnellement, il faut bien l’avouer) une réputation d’emmerdeuse chronique et de « cerbère de la porte » (spéciale dédicace à Catherine) dans ma sphère professionnelle (et autres : Dragon, Chieuse, etc.).
C’est assez surprenant de voir à quel point certaines personnes qui m’entourent (enfin, sauf ceux qui me connaissent vraiment « intimement », peu nombreux au demeurant !) ont une idée fausse de ma modeste personne.
Si je suis « le cerbère de la porte » (en l’occurrence celle qui accède à l’antre de mon vénéré chef !), c’est justement que cela est une de mes fonctions principales : éloigner toute chose importune et le laisser se concentrer sur l’essentiel de ses dossiers.
Je ne fais pas obstacle pour « emmerder » le monde, juste parce que je suis un brin (oui quand même) professionnelle et que je sais sur quoi repose mon travail : protéger, assister, devancer et prévenir, ainsi que les trois qualités de base d’une assistante : ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre.
Au risque de paraître présomptueuse (encore un cliché !), et un tantinet psychorigide (pas totalement infondé), je connais mon travail. Depuis les années, j’ai accumulé suffisamment d’expériences pour savoir comment me comporter avec le commun des mortels et le manque de respect hiérarchique avéré de certaines personnes.
Alors, oui, je peux paraître froide, dénuée de fantaisie, un peu raide avec un côté control-freak passablement détestable (j’avoue), mais c’est avant tout mon métier. Je ne suis pas à ce poste pour danser dans les couloirs, faire des blagues à mes collègues (quoique, cela dépend des jours ! J’adore taquiner ceux que j’aime bien) ou encore laisser le chaos s’installer.
Peut-être que j’en fais trop, mais j’ai toujours pensé que cela était pour l’intérêt général, et que celui-ci devait passer avant tout.
Cela étant, le côté « control-freak » a un avantage indéniable, il efface tout autre aspect de ma personnalité. Outre, le côté distant, je cultive un joli côté « rebelle et compagnie » qui me sied à merveille.
Personne n’est jamais étonné par mes réactions à l’emporte-pièce, de ma propension à râler pour un oui ou un non (y compris mon vénéré chef !) ou à prendre la mouche (grande spécialité de la maison !) ; Au contraire, les rares fois où je n’ai pas réagi et me suis drapée dans le silence total, cela a été l’émeute devant mon bureau pour savoir « ce qu’il se passait ». J’ai fait les gros titres de la gazette de mes collègues sur deux jours, juste en faisant la tête !
Pourtant, ceux qui me connaissent, le savent, même si je râle (c’est en série dans la famille), peste (idem), et me rebelle (souvent), c’est avant tout pour ne pas laisser les choses en place et enfouir ce côté artistique qui n’est pas compatible avec mon profil de poste.
Si vous lisez ce blog depuis quelques temps, vous ne serez guère étonnés de lire la définition suivante me concernant et rédigée en son temps par un ancien employeur lors d’un entretien pour la prolongation de mon CDD : « [lisa] est l’archétype de l’assistante, compétente, loyale et intelligente et sur laquelle on peut se reposer, mais elle possède, aussi, et je dirais tant mieux pour l’organisation de notre société et son avenir, cette sensibilité qui caractérise parfaitement les artistes et qui poussent les autres à se sentir à l’aise. Un trouble qui est une force pour les autres mais qui peut se révéler fatal pour [lisa] si elle s’expose trop. C’est pourquoi j’apprécie tellement ce besoin de maîtrise d’elle-même.» (1).
N'ayant travaillé à ses côtés que pendant six mois, j’avais été étonnée qu’il me perçoive ainsi ; Il faut dire qu’il m’avait croisé dans un vernissage, puis dans un salon du livre, et que nous avions parlé d’autres choses que de nos dossiers « stratégiques ».
Alors, oui, j’avoue, je suis une chieuse, une râleuse, un peu rebelle sur les bords, avec un avis tranché, une propension à pester rapidement et j’en suis ravie. Cela contrebalance la réserve, la maîtrise, l’obsession et le côté angoissée chronique de l’artiste que je suis !
Au moins, j’ai des réactions humaines qui participent à alimenter ma réputation de cerbère… et, donc, à éloigner les personnes qui seraient tentées de vouloir en savoir un peu (trop ?) plus à mon sujet.
Vous comprenez, maintenant, l’utilité d’un pseudonyme ?
(1) Merci à vous, P.A-V pour ce texte. J’ai bien reçu l’email et j’ai adoré !
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