Spécial : Le Directeur « Spécial » avait été nommé par Extra Boss
après moult entretiens et vérifications des compatibilités avec Big Boss. Elle
avait veillé à l’allure physique (et vestimentaire), il avait vérifié les
CV !
« Spécial » était un beau gosse portant costumes sur
mesure, Weston et chaussettes sombres avec un parcours à faire pâlir Small Boss
et Big Boss réunis (d’ailleurs, ils étaient à ce sujet largement en accord).
Spécial était donc, quand je suis arrivée, l’attraction principale de la
matinée. Son arrivée (en voiture de sport), la course de sa secrétaire pour
récupérer son attaché-case et son entrée dans le hall de la société étaient à
elles-seules un vrai bonheur pour les yeux.
Honnêtement, physiquement, il
n’était absolument pas ma tassé de thé : Joli, bel allure mais avec ce
côté fils-à-papa tape-à-l’œil que je détestais (et déteste toujours) et qui
annihilait tout le reste.
Mais, il avait une qualité indéniable : il était
hyper intelligent. Il captait tout, tranchait sans effort et surtout avait
confiance en son équipe (qui pourtant comptait quelques bras cassés… notamment
son bras droit, le pauvret « Ding-Ding »… surnom dû à sa propension à
appuyer plusieurs fois sur le bouton de l’ascenseur).
Tous les deux jours,
Spécial arrivait dans mon bureau et nous voyions tout en détail, de l’agenda de
Big à celui d’Extra, des hôtels aux billets d’avions, du dossier Chose au cas
Machin. Il prenait son temps, écoutait mes remarques et il lui arrivait même de
sourire franchement. Nous formions avec Big Boss une bonne équipe… surtout lui
et Big Boss….
Spécial était le « mignon » préféré de Big. Tous les
cocktails, repas d’affaires et autres dîners de gala voyaient le
« couple » Big/Spécial (rien à voir avec un quelconque menu
fast-food, quoique !) arriver assorti de pieds en capes. Big minaudait
devant Spécial comme un fan de 12 ans devant Justin Beiber (qui, à l’époque,
était plutôt Brad Pitt… Et oui, on a la génération qu’on mérite… hiiiii).
Spécial papillonnait aussi à l’extérieur comme je le remarquai un soir quand
j’ai vu débouler dans mon bureau une grande, mince et sublime blonde, le
mascara sur les joues, les cheveux mouillés, qui cherchait
« Stéphane » (Spécial avait donc un prénom !) pour s’expliquer
« dignement ». Il a fallu tout mon sens du mensonge (Spécial était
dans le bureau de Big, au fond du couloir !) et de ma solidarité féminine
(toute relative) pour escorter la merveille blonde jusqu’à sa voiture sans
créer un incident diplomatique de plus. Spécial, informé par mes soins, et
discrètement, resta plus tard que prévu ce soir-là et le lendemain matin,
arriva avec un bouquet de fleurs pour Big et moi « juste comme
cela ! »…
hum…
Le bouton « méfiance » s’alluma
immédiatement jusqu’à la fin de mon contrat et je me tenais à distance de son
bout de couloir, laissant Big et sa secrétaire jouer les fans de base.
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