Bon, il faut que je vous explique tout de suite. L’élément nouveau et
moi, nous nous étions déjà croisés dans cette vie. Au lycée, pour être plus
précise (autre précision, il était accessoirement mon meilleur pote et mon
chevalier pour les boums – oui, bon, les soirées… A l’époque, on appelait cela
des boums… Années 80… quand tu nous tiens !).
Alors quand je l’ai vu débouler dans la salle, j’ai failli m’évanouir.
Il avait quitté le lycée juste après le bac et moi j’avais suivi un autre
chemin que les classes prépa de mes petits camarades (oui, je n’allais pas
faire comme tout le monde non plus !)…
Bref, nous avons attendu la fin de réunion pour tomber dans les bras
l’un de l’autre sous le regard amusé mais étonné du DRH (qui tenait toujours
mon contrat non signé en sa possession). Big Boss lui a demandé une explication
à « tant de démonstration d’affection » et je l’ai entendu dire un
touchant "C’était mon ange gardien au lycée, sans elle, je n’aurais été qu’un
souffre douleur de plus."
Mon petit cœur a bondi dans sa cage…. Il faut dire aussi que nous
avions toujours été à deux doigts de « concrétiser » (comme disaient
mes potes) mais qu’il fuyait (ou que je le faisais fuir ?) au moment M.
Alors, mon ex-camarade de jeu était là, en tant que Directeur Délégué
aux projets architecturaux et nous avons évidemment pris rendez-vous après le
travail pour « boire un coup et se remémorer le bon vieux –surtout-
temps ».
J’ai vu défiler pratiquement toutes les filles de la société dans mon
bureau en cette fin d’après-midi. Mon ex-camarade avait la côte auprès des
donzelles et ne semblait pas s’être montré si « chaleureux » depuis
« plus de cinq ans et son entrée dans la boîte » (dixit la Perche du
6e). Je vous passe les détails sur son supposé « caractère de
chien », son « humeur de dogue » et sa propension à être
« un chieur » qui étaient largement contrebalancés par son
« charisme et son côté beau gosse » (dixit toujours la Perche du 6e).
J’ai évidemment fait des envieuses et j’ai eu droit à un peu aimable (mais
justifié) commentaire de Josiane
- Ça alors, après le coursier, le directeur… en deux jours, bravo !
Notre soirée a été un revival des années lycées et de tout ce que nous
avions fait pendant les cours. Un vrai retour en arrière.
Le lendemain (pour mon dernier jour), je l’ai vu débarquer dans mon
bureau à 9 heures avec une invitation à déjeuner et un « café » dans son
bureau d’ici « dix minutes ». Big Boss m’a donné sa bénédiction pour
ma pause-déjeuner (« prenez votre temps ! C’est mon directeur
préféré ») et ma pause café.
Au moment, où je sortais du bureau pour le rejoindre, « notre
coursier préféré » est arrivé et m’a demandé une « petite
explication » sur ma « relation » avec le
« casse-couille » du 5e. Il m’a demandé si je ne
préférerais pas déjeuner avec lui (l’information avait déjà fait le
tour !) au bord de mer « tous les deux, seuls ». Je n’ai pas
répondu, même si, je dois l’avouer, l’idée de déjeuner avec vue sur mer et sur
ce bellâtre me plaisait bien. J’ai décliné poliment et lui ai proposé un café
vers 16h « avant mon départ définitif ». Il a accepté mais a filé
chez Josiane pour tout lui dire (je le sais, elle m’a appelé juste
après !).
Bref, la dernière journée s’est passée normalement. Je n’ai eu qu’un
appel téléphonique et deux fax à remettre à Big Boss (mais que fait
Simone « la perle » toute la journée !???), je me suis ennuyée
ferme, hormis lors du café, du déjeuner et de ma pause « coursier ».
A 18 heures, je fais donc mes adieux à Big Boss (« La prochaine
fois que Simone s’absente, je rappelle votre agence et je vous
demande ! »), à Josiane (« Bonne continuation », autant
dire casses-toi et ne reviens plus jamais !), au vigile (qui était monté
pour me récupérer mon badge d’accès), la perche du 6e (« Bonne
continuation » … c’était visiblement le mot d’ordre) et « notre
coursier préféré » qui en a profité pour me donner son numéro de téléphone
« maison ».
J’ai même eu droit à un « A bientôt, nous l’espérons tous »
du DRH lui-même… mais la surprise la plus agréable fut sans aucun doute mon
raccompagnement jusqu’à la porte de la société par mon ex-camarade et par
l’ascenseur (je le rappelle, toujours en descente !). Lui, moi, seuls
entre le 6e et le rez-de-chaussée. Au niveau du 4e, j’ai
tout de suite compris ce qu’il voulait : un baiser.
- On rattrape nos années lycée parce que j’ai toujours eu envie de
le faire à l’époque ? M’a-t-il dit en guise de préliminaire.
Honnêtement, pas le baiser le plus mémorable, mais le plus
transgressif, sûrement ! Le mot d’ordre est « jamais sur son lieu de
travail » (dixit mon papounet, intransigeant quand il s'agit du boulot !). C’est une leçon importante à retenir, cela finit toujours assez
mal. Mais là, c’était différent, c’était juste deux vieux copains. Enfin, c’est
le vigile qui a dû trouver cela « inconvenant » car quand la porte
s’est ouverte, nous étions toujours collés l’un à l’autre. Il m’a souri et m’a
dit « Ravi d’avoir eu une intérimaire, finalement ! ».
Bon, évidemment, sur ma fiche de retour chez
« tuveuxbosserbentantpis », j’ai largement omis ce détail dans la
case « conditions de travail et relations avec le personnel » !
No comments:
Post a Comment
N'hésitez pas... tous les auteurs aiment les commentaires....