Alors,
voilà, ça y est !! Je me suis débarrassée de cette satanée vésicule
biliaire !! Evidemment, cela aurait été trop simple si le chirurgien avait
ouvert, retiré la bête et mis quelques points… Non, bien sûr il fallait que je
me distingue encore une fois ! Pour une opération bénigne (45 mn en tout,
anesthésie comprise), j’ai monopolisé tout le monde un peu plus de 3 heures….
Tout cela pour une vésicule enflammée, épaisse pour un steak carbonisé. Chirurgien : 1 – Lisa : 0
Plusieurs
points de suture en sus, un drain, une perf et un chirurgien furieux mais
anxieux plus tard, j’ai passé mes premiers jours à l’hôpital depuis… depuis…
mes 10 ans et une hospitalisation (sans chirurgie, cette fois !) pour un
œdème de Quincke.
Autant
dire que, vous réveiller dans un lit d’hôpital, en ayant oublié les 3 heures
précédentes (ceci sera l’objet d’un autre
papier sur ce blog !), ce n’est pas fait pour vous rassurer. Surtout
quand autour de vous des gens s’agitent, parlent de vous et que vous n’avez
qu’une envie : dégager cette perf de merde qui vous cisaille le bras
gauche (heureusement que je suis
ambidextre !). Il faudra que je pense à préciser que je
« préfère » ma main gauche à la droite lors d’une autre (heu, tout bien réfléchis, non, pas d’autre
intervention, merci !) opération.
Honnêtement,
je n’ai pas de souvenir précis de mon réveil dans la salle dévolue à cet
exercice surveillé mais périlleux (Ah,
Morphée !), mis à part une réponse faite à quelqu’un « Je ne suis
pas en mesure de vous répondre ! » et un t-shirt vert aperçu dans ma
chambre (ma cousine venue vérifier si
j’étais toujours vivante !).
Ce
dont je me souviens clairement c’est :
1)
La gentillesse des
brancardiers et leur humour de potache de bon matin (8h)
2)
Le froid au bloc (un
bonheur !)
3)
La délicatesse de
l’infirmier de bloc
4)
La vérification
de mon identité et de ma date de naissance
(et oui, j’ai précisé que la vésicule était à droite !)
5)
L’enthousiasme
limite mortifère de l’anesthésiste (grrrr,
bonjour, grrr, je vais vous endormir, grrrr, allez, on y va, grrrr)
6)
Ma réponse à la
question « Pensez à une image agréable » : « Dites-moi que
le PSG n’est pas champion ?!!! » (n’ayant
pas la radio, ni la télévision dans la chambre, je n’avais pas suivi la fin du
championnat de Ligue 1).
7)
La réponse de
l’infirmier de bloc « Non, rassurez-vous, c’est Montpellier » avec un
sourire jusqu’aux oreilles !
8)
Ma réponse bis
« Ouf, je peux mourir tranquille »
9)
Le sourire du
chirurgien pensant « Bon, je peux la louper, alors ! »
10)
La tête d’enterrement
bis de l’anesthésiste.
Après ?
Et bien, après, rien. Un trou. Chirurgien :
2 – Lisa : 0
Alors,
une fois réveillée, en état de me lever et faire pipi toute seule (48 heures
après l’opération), débarrassée d’une des perfs (n’ayant besoin de rien d’autre
qu’un bon thé et de deux Doliprane® 500), j’ai décidé d’explorer la chambre
sous l’œil étonné, par ma dextérité à me lever toute seule et à déambuler jusqu’à
la salle de bains en me traînant littéralement, par ma colocataire… Chirurgien :
2 – Lisa : 1
Parce
que je n’ai pas vraiment souffert (mis à part le tiraillement des coutures, le
drain et les restes de la perf), si ce n’est de la longueur des journées et des
nuits.
N’étant
pas d’une nature à dormir comme un loir, entre l’anesthésie et le sommeil de l’après-midi
post-opératoire, j’ai fait une nuit blanche dès la deuxième nuit ! Ma
compagne de chambre dormait paisiblement (mais bruyamment), pas un bruit dans
la rue, un peu de lumière venant de l’église d’en face, et quelques chariots
roulant dans les couloirs à n’importe quelle heure de la nuit !
C’était
sans compter sur les visites des infirmières de nuit (toutes les 3 heures,
histoire de « vérifier [mes] constantes ») et le vampire pour une
prise de sang à 5h du matin !
Première
réjouissance le lendemain de mon opération : pas de repas ! J’avais
déjà du glucose en perf, il ne fallait pas non plus me donner à bouffer !
« Tant
que votre système digestif ne se remet pas en place, vous n’aurez pas de
nourriture » me dit gentiment le chirurgien. Chirurgien : 3 – Lisa : 1
Si je
n’étais pas clouée au lit par la perf, je l’aurais mangé, lui ! Non pas
que j’avais faim (j’ai remarqué que la bouffe et moi, même une semaine après,
ce n’est pas non plus une priorité !), mais je voulais sortir de là le
plus vite possible.
Le deuxième
jour, le voilà qui m’assène un « vous êtes une coriace, vous ! »
(traduction : vous n’avez encore pas mal ?). Il faut dire qu’au petit
jeu « de 0 à 10, à quel niveau évaluez-vous votre douleur ? »,
je répondais systématiquement « heu, 1 ? », n’osant pas dire 0 !
J’ai plaidé pour l’enlèvement de la perf « au moins celle des
anti-douleurs ! ». Chirurgien :
3 – Lisa : 2
Deux jours
après l’opération, je passais donc mes journées à me lever systématiquement
pour occuper le fauteuil près de la fenêtre en attendant un hypothétique repas
et mes visites de l’après-midi (ah, les amis… merci en passant !). Le
mercredi après-midi, l’infirmière m’annonce en off que je vais « avoir un
dîner ». Ouais !!!! Ouais !! Je me suis réjouie trop vite…. L’heure
du diner arrive et je me retrouve avec des « bouillons de fruits et de
légumes ». Autant le dire tout de suite : de l’eau salée pour le
premier bol, de l’eau sucrée pour le deuxième. Chirurgien :
4 – Lisa : 3
Le troisième
jour, le chirurgien me répète que je suis « une coriace » et qu’il
était « assez inquiet » quand il a vu « l’ampleur des dégâts ».
Il me parle enfin de la possibilité de dire au-revoir aux dernière entraves
(drain, etc.) d’ici la fin de la journée suivante. Je crois que je l’aime bien,
lui. Chirurgien :
5 – Lisa : 4
Bref,
j’ai commencé à me dire qu’il fallait que je me prépare et j’ai rassemblé mes
affaires (24h avant la sortie officielle). La nuit suivante fut courte à
nouveau (j’avais sûrement dépassé largement mon quota d’heures de sommeil…) et
j’ai écouté mon MP3 toute la nuit. J’ai refait 3 concerts essentiels de ma vie :
Blur (ULU 1990, Mile End 1995 et Hyde Park 2009) allongée sur mon lit, en me
dandinant régulièrement et en chantant (ma coloc étant partie le matin
précédent !). Chirurgien : 5 – Lisa : 5 (avec l'aide de Blur !)
Je
dois avouer que l’ensemble du personnel fut professionnel, souriant, attentif
et surtout d’une disponibilité adorable. Infirmières : 10
Alors,
c’est une opération (sic) que j’essayerai de ne pas renouveler ! Je
déteste être dépendante (surtout pour faire pipi !) et principalement de
me retrouver clouée dans un lit et dans un fauteuil toute la journée…
Remarquez,
cela ne change pas vraiment de mes journées actuelles :
lit-canapé-chaise-canapé-fauteuil-lit.
Heureusement 4 de mes meilleurs amis sont à mes côtés : la chaîne
hifi, la télécommande, l’ordinateur et le téléphone portable. Sans compter sur
la dizaine de bouquins qui attend et la télévision qui diffuse du tennis de 11h
à 19h.
Excellent Lisa comme d'hab !
ReplyDeleteAnonymous c'est moi !
ReplyDelete