Tout le monde vous le dira, je suis accro aux livres, à la lecture, à tous ces mots que je peux unir dans mon cerveau. Je n’imagine pas un jour sans lire que cela soit un journal, un magazine, un livre, une encyclopédie. N’importe quoi pourvu que cela possède un sujet + un verbe + un complément.
Lorsque j’ai appris à lire à trois ans et que j’ai découvert le plaisir de la lecture à six ans, j’ai trouvé merveilleux de pouvoir entamer un livre, se laisser prendre par l’histoire, les personnages et les mots, puis de refermer le livre en question avec regret (ou de se débarrasser enfin de la corvée) en y repensant pendant quelques heures (jours, semaines, mois… barrez la mention inutile).
Alors, croyez-moi sur paroles, j’en ai avalé des livres, des histoires et des mots. J’en ai lu des bons, des moins bons, des « oh mon dieu, quelle merde ! », des « ah, ouais quand même », des « bof, mouais », des mythiques, des surprenants, des débiles et même des abrutissants… Mais des « non terminés », jamais.
Jamais…. Jusqu’à celui-là.
Je n’aurais jamais cru cela possible, jusqu’à ce que mon professeur de français de cinquième me remette la liste des livres à lire pendant l’été (Souvenirs, souvenirs… les fiches de lecture entre deux plongeons dans l’Océan !).
Je suis partie en vacances la tête pleine de rêves, de soupirs (oui, oui, il y avait un joli garçon qui m’attendait au fond du jardin de mes grands-parents), et de livres à lire bien calée dans mon arbre (oui, mon arbre, un noisetier planté le jour de ma naissance qui a la particularité de former une fourche, et donc un bien confortable fauteuil naturel).
Tout s’est bien passé jusqu’à l’ouverture de ce livre de poche (oui, la version reliée était disponible dans la bibliothèque familiale mais ces livres ne sont pas compatibles avec la sève de mon arbre) : « L’assommoir » de Zola…
Je confirme que j’ai bien été assommée pour le coup. A la page 37, je me souviens bien… Page que je n’ai jamais réussi à dépasser depuis le temps.
Pourtant, l’idée et la ligne de ce roman avaient tout pour me séduire : grandeur et décadence.
En outre, Zola, comme le disait mon professeur, « c’est un monument incontournable ». Le style de phrase qui vous indique que si vous ne le lisez pas, vous tombez dans la catégorie des incultes notoires.
Lorsque j’ai débarqué à la rentrée avec mes fiches de lecture, sauf une, j’ai vite compris que j’allais en baver (passez-moi l’expression familière) pendant toute l’année, car, non seulement, elle m’a interpelée devant toute la classe pour avoir « omis » une fiche, mais a pointé que j’étais la seule à ne pas avoir « compris l’importance de Zola dans ma culture littéraire ». J’ai répondu vertement que mes « petits camarades » avaient largement « pompé sur les annales » (et sur mes autres fiches de lecture, soit disant en passant !), ce qu’ils ont tous confirmé, et que certains avaient aussi été anéantis par l’auteur naturaliste.
Car, oui, Zola est un auteur réaliste extrémiste qui dépeint la nature et sa réalité mais qui ne la rêve pas ou ne l’interprète pas. Les descriptions les plus simples prennent des pages, et rien que l’idée de me retrouver dans un meublé misérable décrit sur plusieurs pages m’a soulevé le cœur.
Alors, oui, j’ai un peu zappé Zola depuis la cinquième. Pourtant, j’ai essayé périodiquement de me replonger dans ce « monument » et j’ai même eu l’idée (l’intelligence ? la démence ?) d’acheter d’autres œuvres pensant que seul « L’assommoir » m’ennuyait. Et bien, non, ses autres écrits aussi.
Moralité, je fais un blocage immense (à la hauteur de son talent, je suppose) sur Zola. Lui et moi ne sommes pas encore compatibles et il semblerait que j’ai déjà passé la moitié de ma vie littéraire à ignorer l’œuvre sociale « la plus essentielle ».
Bizarrement, je suis capable d’englober Tolstoï, Gogol ou encore Chateaubriand en intraveineuse pourtant singulièrement rébarbatifs et hautement fastidieux pour certains, mais Zola, non. Allez comprendre ce phénomène de rejet insolite dans mon cerveau !
Je pourrais aussi citer parmi les écrivains anesthésiants mes neurones immédiatement : Zweig, Rousseau, Mirabeau, ou encore Péguy, mais dans leurs cas précis, j’ai, au minimum, lu un de leurs ouvrages avant de jeter l’éponge.
Néanmoins, comme je ne veux pas mourir idiote (et encore moins « inculte »), il faudra que je m’impose la lecture de Zola….
Et là, une idée de génie a germé dans mon esprit baroque… et si on me lisait le livre ? Cela s’appelle l’audio-livre… Tiens, je vais de ce pas télécharger l’intégral de « L’Assommoir », cela me tiendra chaud lors de mes trajets en bus et je trouverai sûrement les transports en commun plus agréable que les taudis du 19e !
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