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Sunday, April 14, 2019

[Hommage] La femme de ma vie... Listz et moi !

Oui, vous avez déjà lu ce texte les années précédentes.  Je ne pense pas être capable d'écrire un texte plus vrai, plus fort que celui-ci... Elle me manque aujourd'hui encore plus que les autres jours..

***

Ce texte est sûrement le plus difficile et le plus simple à écrire à la fois et aussi le plus intime. Mais l’hommage me semble fondamental mais là n’est pas la finalité de ce papier.

Il me semble évident que parmi les personnes les plus importantes de ma vie figurent aux quatre premières places mes grands-parents.
Viendront ensuite d’autres personnes proches de moi (oui, oui, y compris mes parents) et la liste ne tiendra largement que sur deux mains.

Mais quand on en vient à me demander quelle est la seule personne qui a eu, a et aura toujours une influence sur ma vie, je n’hésite jamais : ma grand-mère maternelle.

J’ai souvent tendance à dire, nonobstant la relation que j’entretiens avec ma mère, que lorsque j’ai perdu ma grand-mère maternelle, je suis devenue orpheline.

En fait, j’ai surtout perdu ce petit bout de moi qui n’appartenait qu’à elle, et qu’elle savait manœuvrer élégamment afin que je ne me fasse pas trop mal.

Elle était tout simplement la seule personne à qui je faisais une confiance aveugle et, par-là, à qui je pouvais tout confier. Je n’ai jamais été le genre à faire confiance (surtout question de pudeur, dans mon cas) et je suis toujours un brin méfiante en continu (cela vire largement à la parano, je vous le dis !), mais jamais avec elle.

Elle était ce que je dis souvent : « Ma lumière dans tout ce noir » (la preuve ci-contre).

Tout paraissait simple, évident et nettement plus abordable avec elle à mes côtés.

Tout obstacle n’avait aucune importance tant que je savais vers qui me tourner pour un conseil, un mot, un regard, ou même une pensée.

Tout me semblait si naturel et facile que cela a rendu ma vie assurément plus douce et légère pendant trente-cinq ans.

Pourtant, nos coups de gueule étaient aussi légendaires qu’exceptionnels (le portail du jardin s'en souvient encore, je crois). Notre différence d’âge (presque soixante ans) n’avait pas d’influence sur notre vision du monde ; Plus sûrement parce qu’elle m’avait façonnée à son image : insubmersible et loyale envers ses croyances et son instinct.

Et que sa vision du monde était sans cesse renouvelée par sa propension à accepter et à tolérer la modernité. 
Elle avait vu les premières voitures, les premiers avions, nourrissait une passion pour l’explorateur Paul-Emile Victor, rêvait de marcher sur la lune, mais, elle était surtout quelqu’un avec qui parler, de tout, et d’une compréhension incroyable.

Même si elle n’approuvait pas, elle ne jugeait rien. Elle essayait d’apporter sa vision et son avis avec douceur et fermeté.

Une main de fer dans un gant de velours : l’expression lui convenait parfaitement.

Dire qu’elle m’a apporté l’amour et la confiance qu’il fallait à une petite fille est largement en-dessous de l’impact qu’elle a eu sur moi.

J’ai la nette impression que je suis, à quelques détails près, un clone avec ce caractère trempé, ce côté « général en chef des forces armées », ce côté « contrôle de soi et compagnie », et, heureusement, ce côté bohème, véritable marque de fabrique de sa famille. Un côté artiste, excentrique sans trop l’être, avec ce qu’il faut de droiture et de vertu pour, harmonieusement, contrebalancer l’ensemble.

Je n’ai malheureusement pas hérité de son côté rassembleur et sociable. On ne peut pas tout avoir !

Elle était de celle qui régissait la vie des autres afin d’éviter tout problème mais elle le faisait souvent, hélas, au détriment de certaines personnes qui se sont laissées porter par sa volonté sans faille.

J’étais une des rares à la défier sur son propre terrain et à refuser le diktat familial et les nombreuses exigences. Je refusais de me soumettre à certaines convenances et, malgré nos heurts sans conséquence (le câlin du lendemain matin le prouvait), cela l’amenait à s’ouvrir davantage et entrevoir une autre vision de la vie.

oui, nous deux... à SMV...

Ses blessures, les épreuves et la vie qu’elle a endurées avaient fait d’elle un être fort, intègre et loyal. Elle était mon phare dans la tempête et a souvent ramé à mes côtés pour me maintenir à flot et éviter tout écueil.

Effectivement, la vie est moins douce et moins aisée depuis 2005, mais, cependant, je la sens souvent dans mes actes et je sais qu’elle m’a transmis ce pouvoir de faire face. Je n’ai, néanmoins, pas encore acquis le recul et le calme qu’elle affichait, mais j’y travaille.

« Avoir les épaules pour » me disait-elle. « Le plus important pour une femme c’est l’indépendance financière et avoir les épaules suffisamment larges pour tout encaisser sans l’aide de personne ».

Ce n’est pas difficile à faire mais nettement moins amusant sans elle.


A toi, pour toujours, et à jamais, Winnie.




  listz hungarian rhapsody N°2

Wednesday, March 06, 2019

[Lecture] Chronique littéraire "Le Sang des Mirabelles" de Camille de Peretti... un amour fol jusqu'à la fin...

https://calmann-levy.fr/livre/le-sang-des-mirabelles-9782702164914


Livre envoyé gracieusement par les Éditions Calmann-Lévy.





Le résumé de l’éditeur :


« Depuis le début de la cérémonie, la tête légèrement penchée en avant, elle avait gardé les paupières baissées comme l’aurait fait une fiancée soumise, mais son corps criait la roideur et l’orgueil. Malgré son jeune âge, il n’y avait en elle aucune douceur, aucune fragilité, aucune enfance. La parfaite beauté de la jeune fille, sa peau d’une pâleur extrême, ses petites mains jointes en prière, la finesse pointue de ses articulations que l’on devinait sous le lourd manteau vert doublé de fourrure, tout cela était tranchant comme la lame d’une épée. »
 
Au cœur du Moyen Âge, le destin de deux sœurs en quête d’émancipation à une époque vouant les femmes au silence. Un magnifique voyage dans le temps, qui dépoussière le genre du roman historique.





Le contexte de lecture : 


Je suis une fidèle des romans de Camille de Peretti dont j’admire non seulement le talent de plume, l’imagination, l’inventivité, mais également la femme qu’elle est.


D’ordinaire, je me rue dès la sortie sur son roman, et, souvent, je le précommande chez mon libraire, mais là, j’ai cédé à l’appel du nouveau roman, deux ans après son détonnant « Blonde à forte poitrine »…


Calmann-Lévy a accepté de m’en faire parvenir un, dédicacé par l’adorable Camille de Peretti (dont je remercie la délicatesse des mots envers moi !) et je n’ai pas résisté à l’ouvrir et le lire dès la réception ! 


Fan, un jour…

 

Le corps du roman : 


Comment vous dire ?


L’écriture de Camille de Peretti est (toujours) envoûtante dès les premières lignes. Il est des romans qui sont fluides, captivants et brillants dès la première page ; c’est ainsi !


« Le Sang des Mirabelles » est dans la lignée des ouvrages publiés par cette écrivaine qui pousse toujours plus loin les limites des styles littéraires. 


Les lieux, les personnages, le contexte sont plantés, doucement mais sûrement, les uns après les autres. Comme dans la vie de cette châtellenie, des cuisines à la chambre du Seigneur, toutes les personnes interfèrent, s’animent, se dévoilent, s’épanouissent et intriguent.

https://calmann-levy.fr/livre/le-sang-des-mirabelles-9782702164914 

Voici l’un des points forts de l’histoire de ces deux sœurs, deux jeunes filles qui arrivent dans un autre domaine suite au mariage de l’aînée. Elles sont aussi différentes que complémentaires, aussi intenses l’une que l’autre mais avec divers moyens de l’exprimer.


L’une est la Dame du Seigneur, envoûtante, capable de faire plier n’importe quelle personne d’un simple regard, l’autre plus transparente mais curieuse, en marge, attirée par la médecine, les arcanes et la liberté.


Ces deux jeunes filles offrent alors une vision sur le Moyen-âge à la fois proche de la réalité mais également idéalisé par l’auteur(e); le contexte, les manières, les us et coutumes sont ancrés dans la réelle, grâce à un travail de fourmi parmi les thèses médiévales et les recherches faites, mais les noms, les surnoms, les lieux sont inventés, sublimés, même. Les noms d’animaux et les couleurs chatoient et atténuent la violence latente infligée à certains personnages. Les détails sont livrés comme dans un conte, comme un troubadour qui nous chanterait une belle fable.

« Le Sang des Mirabelles » est de ces romans qui vous prennent aux tripes, doucement mais violentement (pour reprendre un terme de l’époque), laissant une trace dans notre cœur.



Et, donc, Lisa ?


J’ai dévoré, adoré et  plongé dans cette histoire qui mêle celles de tous ces personnages qui interagissent dans cette province, ce château, ce pays si proche et si lointain à la fois. 


Le Moyen-âge est là, avec sa cruauté, ses codes, ses mets, ses sentiments, ses amours, ses codes, et pourtant, tout le talent de Camille de Peretti est là ; arriver à inventer une histoire avec des noms imaginaires de provinces, de familles nobles, de châteaux, de roi, qui relèvent l’animalité de l’époque, la diversité des couleurs (notamment culinaire), tout en s’ancrant dans cette période moyenâgeuse si intense et passionnante.


Ces portraits de femmes sont incroyablement violents ; que ce soient les deux sœurs Lion ou la sœur souffreteuse et manipulatrice du Seigneur Ours, ou encore la chambrière Manon, toutes montrent la force féminine, les sexes faibles qui peuvent mettre un homme à genou ou régner sur une châtellenie sans que l’on trouve à redire. 


Le destin d’Éléonore et d’Adélaïde, aussi différentes soient-elles, est lié, entremêlé, tracé mais les renforcent dans leurs convictions qu’elles ne sont pas faibles, qu’elles peuvent obtenir autre chose, plus grand, plus fort que ce que ces temps-là veulent leur imposer. L’une est subtile, l’autre frontale.

A travers ce roman, on sent poindre la lignée et le destin des femmes jusqu’à maintenant et on comprend qu’à travers les âges, les femmes ont combattu avec les armes de leurs temps pour l’émancipation de notre époque. Petit à petit, pas à pas, elles ont tissé le fil de nos destinées et l’on ne peut qu’en être admiratives (ou tifs ; damoiseaux, vous pouvez l’être aussi !).


« Le Sang des Mirabelles » est intense, fabuleux, empreint d’une force qui vous transperce doucement mais sûrement. 



Je ne dévoilerai rien sur les six parties qui s’étalent devant nos yeux, sauf à dire que les femmes ne sont rien sans leurs pendants qui peuvent être à la fois les plus durs mais également les plus « fol ».

Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman qui prouve, encore (mais est-il vraiment nécessaire de le signaler, à nouveau ?), le talent de Camille de Peretti qui continue son aventure des genres littéraires. 


Car en lisant ses livres, nous nous aventurons vers des histoires, des thèmes, des genres toujours plus divers, forts et émouvants. 


Merci donc à Camille pour ce nouveau joyau qui a réjoui mon cœur si attaché à cette période et à la coïncidence incroyable avec mon actuel travail ! 




***



Titre Le Sang des Mirabelles


Parution : 6 mars 2019

EAN : 9782702164914

Nombres de pages : 332

Prix (à la sortie) : 19.50€


Thursday, February 07, 2019

[Playlist] La Playlist du jeudi.... un an déjà...


Tout est déjà dit dans le titre.

Un an, déjà... et comme l'impression que cela fait des années, trop d'années, qu'il n'est plus là...  et pourtant, c'était hier.

L'avantage de la musique est qu'elle me rappelle immédiatement nos années, nos journées, nos nuits et tout ce que nous avions (et avons encore)...

Quand j'entends ces chansons-là, entre autres, je l'entends me susurrer certaines paroles qui n'appartiennent qu'à nous.

Forever & Ever 'til the morning after.


Simple Minds "Belfast Child" - pour la période dorée... 



Etienne Daho "Le premier jour du reste de ta vie" - merci du conseil ! 



Duran Duran "Come Undone" - le seul conseil que je n'ai pas suivi, immédiatement !



Cutting Crew "I (just) died in your arms" - Ce que j'aurais aimé !



Alphaville "Forever Young" - parce que nous le sommes, à jamais.




  



Saturday, April 14, 2018

[Hommage] Petit clin d'oeil à la femme de ma vie !

Oui, vous avez déjà lu ce texte les années précédentes.

Je ne pense pas être capable d'écrire un texte plus vrai, plus fort que celui-ci...

Elle me manque aujourd'hui encore plus que les autres jours...


J'ai ajouté une chanson qui me fait penser à elle... et un clin d’œil...



Ce texte est sûrement le plus difficile et le plus simple à écrire à la fois et aussi le plus intime. Mais l’hommage me semble fondamental mais là n’est pas la finalité de ce papier.

Il me semble évident que parmi les personnes les plus importantes de ma vie figurent aux quatre premières places mes grands-parents.
Viendront ensuite d’autres personnes proches de moi (oui, oui, y compris mes parents) et la liste ne tiendra largement que sur deux mains.

Mais quand on en vient à me demander quelle est la seule personne qui a eu, a et aura toujours une influence sur ma vie, je n’hésite jamais : ma grand-mère maternelle.

J’ai souvent tendance à dire, nonobstant la relation que j’entretiens avec ma mère, que lorsque j’ai perdu ma grand-mère maternelle, je suis devenue orpheline.

En fait, j’ai surtout perdu ce petit bout de moi qui n’appartenait qu’à elle, et qu’elle savait manœuvrer élégamment afin que je ne me fasse pas trop mal.

Elle était tout simplement la seule personne à qui je faisais une confiance aveugle et, par-là, à qui je pouvais tout confier. Je n’ai jamais été le genre à faire confiance (surtout question de pudeur, dans mon cas) et je suis toujours un brin méfiante en continu (cela vire largement à la parano, je vous le dis !), mais jamais avec elle.

Elle était ce que je dis souvent : « Ma lumière dans tout ce noir » (la preuve ci-contre).

Tout paraissait simple, évident et nettement plus abordable avec elle à mes côtés.

Tout obstacle n’avait aucune importance tant que je savais vers qui me tourner pour un conseil, un mot, un regard, ou même une pensée.

Tout me semblait si naturel et facile que cela a rendu ma vie assurément plus douce et légère pendant trente-cinq ans.

Pourtant, nos coups de gueule étaient aussi légendaires qu’exceptionnels (le portail du jardin s'en souvient encore, je crois). Notre différence d’âge (presque soixante ans) n’avait pas d’influence sur notre vision du monde ; Plus sûrement parce qu’elle m’avait façonnée à son image : insubmersible et loyale envers ses croyances et son instinct.

Et que sa vision du monde était sans cesse renouvelée par sa propension à accepter et à tolérer la modernité. 
Elle avait vu les premières voitures, les premiers avions, nourrissait une passion pour l’explorateur Paul-Emile Victor, rêvait de marcher sur la lune, mais, elle était surtout quelqu’un avec qui parler, de tout, et d’une compréhension incroyable.

Même si elle n’approuvait pas, elle ne jugeait rien. Elle essayait d’apporter sa vision et son avis avec douceur et fermeté.

Une main de fer dans un gant de velours : l’expression lui convenait parfaitement.

Dire qu’elle m’a apporté l’amour et la confiance qu’il fallait à une petite fille est largement en-dessous de l’impact qu’elle a eu sur moi.

J’ai la nette impression que je suis, à quelques détails près, un clone avec ce caractère trempé, ce côté « général en chef des forces armées », ce côté « contrôle de soi et compagnie », et, heureusement, ce côté bohème, véritable marque de fabrique de sa famille. Un côté artiste, excentrique sans trop l’être, avec ce qu’il faut de droiture et de vertu pour, harmonieusement, contrebalancer l’ensemble.

Je n’ai malheureusement pas hérité de son côté rassembleur et sociable. On ne peut pas tout avoir !

Elle était de celle qui régissait la vie des autres afin d’éviter tout problème mais elle le faisait souvent, hélas, au détriment de certaines personnes qui se sont laissées porter par sa volonté sans faille.

J’étais une des rares à la défier sur son propre terrain et à refuser le diktat familial et les nombreuses exigences. Je refusais de me soumettre à certaines convenances et, malgré nos heurts sans conséquence (le câlin du lendemain matin le prouvait), cela l’amenait à s’ouvrir davantage et entrevoir une autre vision de la vie.

oui, nous deux... à SMV...

Ses blessures, les épreuves et la vie qu’elle a endurées avaient fait d’elle un être fort, intègre et loyal. Elle était mon phare dans la tempête et a souvent ramé à mes côtés pour me maintenir à flot et éviter tout écueil.

Effectivement, la vie est moins douce et moins aisée depuis 2005, mais, cependant, je la sens souvent dans mes actes et je sais qu’elle m’a transmis ce pouvoir de faire face. Je n’ai, néanmoins, pas encore acquis le recul et le calme qu’elle affichait, mais j’y travaille.

« Avoir les épaules pour » me disait-elle. « Le plus important pour une femme c’est l’indépendance financière et avoir les épaules suffisamment larges pour tout encaisser sans l’aide de personne ».

Ce n’est pas difficile à faire mais nettement moins amusant sans elle.

A toi, pour toujours, et à jamais, Winnie.



 


U2 "Sometimes You Can't Make It on Your Own"









Monday, April 14, 2014

Hommage à ma grand-mère....

Oui, vous avez déjà lu ce texte l'année dernière, mais je ne pense pas être capable d'écrire un texte plus vrai, plus fort que celui-ci...

Ce que je sais, c'est qu'elle me manque... terriblement aujourd'hui, comme tous les autres jours.

Alors, aujourd'hui, la journée va être longue et pénible pour moi. 

Merci d'être un peu bienveillant.



Ce texte est sûrement le plus difficile et le plus simple à écrire à la fois et aussi le plus intime. Mais l’hommage me semble fondamental mais là n’est pas la finalité de ce papier.

Il me semble évident que parmi les personnes les plus importantes de ma vie figurent aux quatre premières places mes grands-parents.
Viendront ensuite d’autres personnes proches de moi (oui, oui, y compris mes parents) et la liste ne tiendra largement que sur deux mains.

Mais quand on en vient à me demander quelle est la seule personne qui a eu, a et aura toujours une influence sur ma vie, je n’hésite jamais : ma grand-mère maternelle.

J’ai souvent tendance à dire, nonobstant la relation que j’entretiens avec ma mère, que lorsque j’ai perdu ma grand-mère maternelle, je suis devenue orpheline.

En fait, j’ai surtout perdu ce petit bout de moi qui n’appartenait qu’à elle, et qu’elle savait manœuvrer élégamment afin que je ne me fasse pas trop mal.

Elle était tout simplement la seule personne à qui je faisais une confiance aveugle et, par-là, à qui je pouvais tout confier. Je n’ai jamais été le genre à faire confiance (surtout question de pudeur, dans mon cas) et je suis toujours un brin méfiante en continu (cela vire largement à la parano, je vous le dis !), mais jamais avec elle.

Elle était ce que je dis souvent : « Ma lumière dans tout ce noir ».

Tout paraissait simple, évident et nettement plus abordable avec elle à mes côtés.

Tout obstacle n’avait aucune importance tant que je savais vers qui me tourner pour un conseil, un mot, un regard, ou même une pensée.

Tout me semblait si naturel et facile que cela a rendu ma vie assurément plus douce et légère pendant trente-cinq ans.

Pourtant, nos coups de gueule étaient aussi légendaires qu’exceptionnels. Notre différence d’âge (presque soixante ans) n’avait pas d’influence sur notre vision du monde ; Plus sûrement parce qu’elle m’avait façonnée à son image : insubmersible et loyale envers ses croyances et son instinct.

Et que sa vision du monde était sans cesse renouvelée par sa propension à accepter et à tolérer la modernité. Elle avait vu les premières voitures, les premiers avions, nourrissait une passion pour l’explorateur Paul-Emile Victor, rêvait de marcher sur la lune, mais, elle était surtout quelqu’un avec qui parler, de tout, et d’une compréhension incroyable.

Même si elle n’approuvait pas, elle ne jugeait rien. Elle essayait d’apporter sa vision et son avis avec douceur et fermeté.

Une main de fer dans un gant de velours : l’expression lui convenait parfaitement.

Dire qu’elle m’a apporté l’amour et la confiance qu’il fallait à une petite fille est largement en-dessous de l’impact qu’elle a eu sur moi.

J’ai la nette impression que je suis, à quelques détails près, un clone avec ce caractère trempé, ce côté « général en chef des forces armées », ce côté « contrôle de soi et compagnie », et, heureusement, ce côté bohème, véritable marque de fabrique de sa famille. Un côté artiste, excentrique sans trop l’être, avec ce qu’il faut de droiture et de vertu pour, harmonieusement, contrebalancer l’ensemble.

Je n’ai malheureusement pas hérité de son côté rassembleur et sociable. On ne peut pas tout avoir !

Elle était de celle qui régissait la vie des autres afin d’éviter tout problème mais elle le faisait souvent, hélas, au détriment de certaines personnes qui se sont laissées porter par sa volonté sans faille.

J’étais une des rares à la défier sur son propre terrain et à refuser le diktat familial et les nombreuses exigences. Je refusais de me soumettre à certaines convenances et, malgré nos heurts sans conséquence (le câlin du lendemain matin le prouvait), cela l’amenait à s’ouvrir davantage et entrevoir une autre vision de la vie.

Ses blessures, les épreuves et la vie qu’elle a endurées avaient fait d’elle un être fort, intègre et loyal. Elle était mon phare dans la tempête et a souvent ramé à mes côtés pour me maintenir à flot et éviter tout écueil.

Effectivement, la vie est moins douce et moins aisée depuis 2005, mais, cependant, je la sens souvent dans mes actes et je sais qu’elle m’a transmis ce pouvoir de faire face. Je n’ai, néanmoins, pas encore acquis le recul et le calme qu’elle affichait, mais j’y travaille.

« Avoir les épaules pour » me disait-elle. « Le plus important pour une femme c’est l’indépendance financière et avoir les épaules suffisamment larges pour tout encaisser sans l’aide de personne ».

Ce n’est pas difficile à faire mais nettement moins amusant sans elle.

A toi, pour toujours, et à jamais, Winnie.

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