Saturday, June 14, 2025

Chagrin d’un chant inachevé de François-Henri Désérable - retour de lecture



Résumé :

De Buenos Aires à Caracas, François-Henri Désérable nous embarque dans une formidable traversée de l’Amérique du Sud. Cinq mois à moto, en stop, en bateau, avec une seule contrainte : emprunter l’itinéraire qui fut celui d’Alberto Granado et d’Ernesto « Che » Guevara, lors du fameux voyage à motocyclette, soixante-cinq ans plus tôt.


Le contexte

Je ne loupe jamais ses romans. Depuis 2013, j’ai été happée par cette écriture littérairement vagabonde… 

Après le très instructif « L’usure d’un monde », plongé dans l’Iran actuelle, nous voilà sur les traces d’Ernesto Guevara… le Ernesto d’avant le Che, mais malgré tout, très présent, partout où il passe.

Comment résister ?


Mon avis :

François-Henri Désérable est un conteur. C’est ce que j’aime le plus chez lui… Même pour Evariste (dont j’étais déjà un brin gaga), j’avais adoré sa façon de conter une vie comme s’il était là, dans mon salon, autour d’un thé (verre ?) et que notre discussion était celle de deux potes qui se racontent leurs souvenirs de vacances.

Là, ce récit de voyage ne pouvait que me plaire. J’avais lu les récits de Guevara et Granado sur leurs road-trip, vu le film « Carnets de route » et les pays traversés (dont le Chili que j’aime tant) et là, Désérable allait sur les traces des deux amis, avant que Guevara devienne l’icône Che.

Comme à son habitude, c’est enlevé, drôle, tendre, pleins d’anecdotes, de tranche de vies, de rencontres (fameuses ou fumeuses), de réflexions personnelles, de fourmillements dans les jambes et cela donne une envie folle de prendre un billet d’avion dans la foulée.

L’avantage chez lui est qu’il ne se prend pas au sérieux et qu’il ne dresse ni une feuille de route, ni un traité de voyage… il nous prend à témoin, observe, raconte, hume et oublie de prendre des notes… 

Il agrémente de morceaux d’Histoire, des découvreurs de lieux, de dégustations culinaires, de rencontres de voyageurs pas tous bien préparés. Cela crée une balade entre souvenirs, civilisations, découvertes et étrangetés. 

Evidement le fil rouge est Ernesto Guevara, sa chevauchée à travers l’Amérique du Sud, sa prise de conscience, sa volonté d’être autre chose qu’un médecin (il était étudiant dans cette discipline en Argentine), jusqu’à sa mort, trahi, exécuté, mais vivant dans un bled paumé où toutes les maisons portent son visage… 

On se promène et on ouvre les yeux…

 

N’est-ce pas là le plus important quand on voyage (soi-même ou par procuration des écrivains-voyageurs) ? ouvrir les yeux sur le monde, sur l’autre, sur une culture et se dire qu’au final, on est tous des humains, et qu’il faut juste demander à l’autre de nous expliquer qui il est, pourquoi et comment… 

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