Saturday, April 08, 2017

[Portrait] Pia Delta : Une artiste cosmopolite et étonnante !


L. Amor (vendu)
Pia Delta
Une artiste cosmopolite et étonnante !
                                                       
Au mois d’août dernier, alors que je flânais à Ribérac, entre deux arrêts sur les stands du marché du vendredi matin, je suis allée faire un tour à l’Office du Tourisme qui expose souvent des artistes locaux ou qui ont une autre vision de l’art.

Lorsque j’ai pénétré dans la salle dédiée à l’exposition, j’ai été happée par les tableaux de l’artiste exposée. J’ai donc présenté cette exposition sur mon blog et j’ai eu la surprise quelques semaines plus tard de recevoir un mail de remerciements de ladite artiste, Pia Delta.

Après quelques échanges, je lui ai proposée de présenter plus précisément son univers, dans le même cadre d’ores et déjà offert à d’autres artistes (peintres, auteurs, etc.) depuis la création du blog. Elle a immédiatement accepté et je la remercie ici, encore, de sa disponibilité et de sa démarche artistique que j’apprécie grandement

Voici ses réponses et quelques photos qu’elle a eu la gentillesse de m’envoyer pour illustrer au mieux ses créations.

Bonjour, pouvez-vous vous présenter en tant qu’artiste ?

Bonjour, mon nom d’artiste est Pia Delta.

Je suis artiste plasticienne, ces dernières années mon activité est partagée entre peinture et photographie d’art

Née dans une ville autrefois cosmopolite (Alexandrie), baignée dans les arts dès ma plus tendre enfance, puis philosophe de formation, je garde ces empreintes.

Je crois que mon questionnement peut se formuler ainsi :
Et, si la réalité n’avait de sens que par rapport à un regard ?
Alors j’opte pour sa métamorphose
Je perturbe un temps le regard de l’autre, pour l’amener à un ailleurs ou tout lui est possible.
Ainsi, je pars toujours d’un presque rien pour ouvrir le champ des possibles, je sème dans cette parcelle qu’est la toile ou la photographie.

L’unique clef est le temps du regard qui permettra à tout un chacun de courir dans mes œuvres pour qu’elles deviennent leurs œuvres.


D’où vous vient cette envie de travailler sur ce genre de thème ?

Je pense que cela vient assurément d’un certain humus dû à mon chemin de vie, probablement aussi de ce sentiment d’étrangeté qui m’étreint parfois jusqu’à ce cri étouffé d’incompréhension de ce monde.

Mon leitmotiv ou mon « artistic’life » motif réside dans ma volonté de vouloir entrainer les personnes vers un mieux-être, vers la réflexion mais qui se veut libératrice, vers l’imaginaire, l’ouverture de tous les possibles.
Aujourd’hui la vie est rude pour bon nombre de personnes alors j’ai envie de les sortir de cette pure et dure réalité. Il y a de la gravité dans mes toiles mais elle est toujours envahie par la légèreté et par quelques choses d’apaisant de doux. C’est les retours que j’en ai en tout cas.

C’est parce que j’ai travaillé certaines toiles en état quasi méditatif et que certaines se sont construits étrangement, sur la toile blanche je voyais des ombres et faisais confiance. Mais je vous promets je n’use pas des paradis artificiels.

Maintenant, c’est une alchimie de tout mon être qui perçoit ce qu’il convient pour moi d’apporter au monde. J’essaie de me mettre en lien soit avec un moment particulier, soit avec une émotion, soit rien et laisser aller … C’est très complexe ce qui se passe dans la création, c’est comme un paysage, il y a des vallons qui moussent de rayons, des zones d’ombres, des bois et forêts hirsutes, des rivières qui chantent, des gouffres, … Toutes une symphonie de vie.

Par exemple : Les toiles que vous avez vues à Ribérac, celle de la série L : L’M, L.Désir, L.amor sont toutes nées dans une énergie d’amour, elles se veulent comme une ode à l’amour, à cette femme qui ose l’amour, le désir
L’M
Je dois avouer que j’ai eu un coup de cœur pour votre travail lors d’une exposition à l’office de tourisme de Ribérac l’été dernier (article ici) ; Tout est d’une puissante beauté. Cela doit séduire le public à chaque expo, non ?

Merci.

Oui mes toiles et mes photos parlent, à qui veut bien les regarder, elles ne laissent pas indifférents.

Mais comme l’a dit un journaliste de Sud Ouest, Monsieur Roumagous, elles ne sont pas toujours d’un abord facile, mais quand le regard se pose, eh bien « mes délires ne laissent pas indifférents ». Il y a dans ma quête comme une invitation au voyage, voyage dans le secret de chaque âme pour un apaisement et un ré-enchantement de la vie.

Alors mes toiles ou mes photographies manifestent peut être cette fouille vers une unité commune et chantante.  Elles expriment le pouvoir de métamorphoser le monde, les relations entre les humains, le vivant. Elle parle de l’amour, du bonheur à partager

Comment travaillez-vous ?

Comment ?

Dans le silence, juste un mot au départ, ou une sensation, ou une émotion, puis c’est le lâcher prise, laissez advenir, puis un temps de regard sur ces premiers lancés sur toile, après c’est le jeu d’un détail qui va m’appeler et la toile se construit. C’est comme une divagation avec des moments où le réel vient se frotter puis une sorte d’évanescence car mon art consiste à ne rien plaquer mais laisser chacun accoster sur cette terre
Le temps de création diffère selon les toiles, certaines sont fulgurantes d’autres ont besoin de gestation pour naître.

Techniquement :

Pour mes toiles : je peins à l’acrylique et manie de plus en plus l’encre, sorte de détournement des techniques calligraphiques vers une liberté du geste, vers l’acceptation de le laisser se déployer pour me conter l’histoire de cette main reliée à un corps à un cœur à une âme.
Et c’est ainsi peut être que vous avez été touché car mes toiles parlent à celui qui pose son regard dans un esprit de partage. Elles sont empreintes de symboles, de mémoires, d’amour et de vie.

Pour la photographie, mon travail est différent, même si le lien existe. Elle peut être l’immortalisation d’œuvres éphémères ou des compositions –superpositions numériques ou de la macrophotographie etc. L’important pour moi est qu’elle soit vraie, animée. C’est tenter de communiquer au monde que la moindre parcelle peut devenir jardin de plaisir et mieux encore de joie.

C’est aussi pour cette raison que j’aime à proposer des ateliers.

Mes ateliers ont une particularité, ils allient des techniques de bien être et de théâtre pour une mise en condition et une mise en confiance du groupe avant un travail artistique. L’art s’exprime au moyen d’un corps, d’un mental, d’un cœur, d’un esprit, il est donc indispensable de les rendre disponible aux mieux pour pouvoir après être au mieux avec cette toile blanche ou ce morceau de terre, ou cette feuille, ou cet appareil photo … Créer de tout son être !

Travaillez-vous avec d’autres artistes ? Si oui, lesquels ?

J’ai exposé avec d’autres artistes et j’ai aussi convié à une de mes expositions plusieurs artistes, en choisissant avec eux leurs œuvres qu’elles soient peintes, photographiques ou sculpturales pour une cohérence d’exposition et pour offrir au public des regards différenciés. Cela fut apprécié.

J’aimerais travailler sur le même thème avec d’autres artistes, cela se fera peut être un jour.

J’aimerais également que certaines de mes photographies servent à des chorégraphies. Mon enfance ayant été baigné dans cet art qu’est la danse, j’ai un certain nombre de photographies qui, me semble-t-il, conviendrait à un montage vidéo pour un spectacle. J’ai pensé, pour cela, à me rapprocher des compagnies de danse.

En tant que peintre, quelles sont les autres matières avec lesquelles vous travaillez ?

Je fais ces dernières années de nombreux travaux d’encre, mais là je veux me frotter aux ocres et pigments pour des toiles mais aussi peut être quelques sculptures, mais pour l’heure je ne peux trop m’avancer.

Présentez-nous vos derniers projets ?

A cette question il m’est difficile de répondre, après l’exposition de Ribérac je suis partie à l’automne vers la Normandie, et, là, l’installation et la rudesse de l’hiver m’ont permis de voyager dans ma tête sans atteindre le port du pinceau, Cela foisonne en moi ! Bien évidemment l’important est de trouver un axe de développement et de s’y tenir.

La maison était glacée et mon cœur avait du mal à se réchauffer quant à mes doigts le gel les saisissait donc l’hiver fut rude, mais c’est à ce prix que je pourrai accoucher au printemps d’œuvre plus fortes plus saisissantes, alors il faut aux lecteurs un peu de patience pour voir le nouveau cru 2017.

Mais le cheminement se fait et j’ai tout de même avancé en prenant pour support la photographie. Je vous en dirai quelques mots plus loin.

Après cet hiver sous les cieux normands, la Dordogne me manque, plus précisément mon Ribéracois chéri, j’y ai rencontré des personnes très attachantes. Je sais que vous aussi partagez cet amour pour ce coin de France qui mousse de rayons et, où chante la plus belle rivière. J’aime cette communauté de communes qui favorisent les arts, la culture et le tourisme sans oublier pour autant son attachement à la ruralité. Je tiens d’ailleurs à remercier le Conseiller Général de Verteillac(1) pour son soutien aux artistes et pour son écoute toujours bienveillante. Je sais aujourd’hui que ce parti pris est propre à ce département, et je ne peux qu’en être reconnaissante.

Alors le temps de régler certaines affaires en Normandie et « Mos Amics torni au Païs a leu segur ».

J’aurai donc tout un travail de prise de contact et planification d’expositions et d’ateliers. En effet, vu les très bons retours de mes ateliers en Dordogne, je veux les intensifier (enfants TAP et autres, adultes et aussi personnes âgés) et toute manifestation liant art-culture et joie de créer.

Quels sont vos projets 2017 ?

Etant dans une année charnière, passage obligée par la Normandie, pour revenir vers mes amours de cette terre du Périgord qui m’a accueilli et où il fait bon vivre, je vais beaucoup être axée sur un travail de prospection : avant de partir de la région Normande je vais tout de même essayer de m’y faire connaître ainsi que sur Paris, car j’entends exposer dans divers lieux en plus de la Dordogne.
 
J’ai le projet de créer un lieu de synergie arts dans le Ribéracois, mais chut ! Pour l’instant je n’en dirai pas plus.

Quant à mes créations, elles vont revêtir deux axes :

Un projet que j’ai appelé « Dis l’oiseau, … » qui va probablement se décomposer en deux travaux :
  • Une série d’encre et de terres (d’ocres et pigments), qui part de la joie cet hiver d’avoir eu une multitude d’oiseaux sous ma fenêtre et donc mes prochaines toiles en seront imprégnées. Mais nous sommes dans le mouvant.
  • Des sculptures avec des matériaux naturels ou recyclés et détournés évidemment
Ébauche numérique à partir d’une photo qui me sert de point de départ, comme un indice.

Où peut-on trouver votre travail outre lors des expos ?

Mon travail pour l’instant est visible sur mes blogs :


Pour les articles de presse, taper sur votre moteur de recherche Pia Delta ; et j’ai également une page Facebook Pia Delta (Hermival les Vaux).

Le mot de la fin ?

Comme vous savez un artiste doit aussi à se montrer inventif pour créer des évènements qui attirent du monde.

Le travail de l’artiste n’a de sens, à mon avis que s’il est vu, sinon il se meurt au fond d’un atelier.

L’art a à se montrer et il serait bon, comme certains départements le font, d’aider à cette visibilité.

Je me heurte souvent au coût d’exposition, je ne parle pas des galeristes dont c’est le métier mais de municipalités ou de loueurs d’espace pas toujours adaptés puisque pluridisciplinaires mais qui font payer cher leur location pour exposer alors que cela leur fait venir du monde et que cela anime leur ville.

Merci à vous pour cet entretien qui me fait connaître, merci d’avoir pris le temps des échanges et au plaisir de vous rencontrer à une future exposition ou atelier. Je souhaite également un beau succès à votre  roman « Karl et Nina » dont je ne doute pas de la qualité d’écriture et du travail de documentation. Quant à l’histoire laissons à chacun sa découverte.


(1) le Président de la Communauté de Communes du Pays Ribéracois
***


Merci beaucoup Pia !



Je ne peux qu’approuver le mot de la fin (dut ma modestie en souffrir !) car les artistes ont, en général, notamment ceux qui ont une exposition plus modeste, sans cela n’enlève en rien leurs talents et productions, un problème d’exposition de leur travail.



Bien souvent, la frilosité est de mise et le travail reste dans les tiroirs ou les ateliers. Ce qui est fort dommage (able aussi !).


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