C’est une étrange sensation de voir ces parents prendre de l’âge.
Quand je dis « prendre de l’âge », ce n’est pas un an par-ci par-là, non, c’est les voir redevenir ce que nous étions quand ils s’émerveillaient devant nos petits pas : ces êtres dépendants.
Forcément, plus on avance dans l’âge, plus on redevient les parents de nos parents. C’est inéluctable et c’est une évidence !
C’est d’une banalité d’écrire, et encore plus de l’énoncer !
Pourtant, cela fait une sensation étrange de voir ses parents devenir les « petits » à couver. S’entendre dire à un de ses parents de manger, de bien boire, de ne pas monter sur une chaise, de ne pas oublier de prendre ses médicaments…
C’est étrange, vraiment.
Et puis, les voir vieillir, c’est aussi accepter de grandir, de couper le cordon, de prendre sa vie en mains, en sus des leurs, de ne plus pouvoir se référer à eux pour une décision « méga importante » ou même pour avoir la possibilité de « jouer » à l’enfant de temps en temps.
Alors, lorsque cela arrive, on prend sur soi, on gère la situation, on rassure le parent et on affronte la réalité. Pourtant, au fond de soi, on est effrayés de se retrouver seul, un jour prochain et de savoir que l’on sera le suivant sur la liste des « disparus ».
Car là est la question et la peur : le laps de temps accordé sur terre.
Perdre ses parents, ou les voir diminuer petit
à petit, c’est surtout accepter de ne plus être soi-même attaché à quelqu’un, à
un être qui rase les obstacles et ne plus avoir la trouille de marcher seul,
droit devant (et de se prendre le mur).
Voir vieillir ses parents, c’est aussi, leur
rendre ce qu’ils nous ont donné : de l’attention, de l’amour, de la
patience, des mots gentils, des compliments, des encouragements.
Voir vieillir ses parents, c’est absurde mais
nécessaire à l’évolution.
Néanmoins, qu’est-ce que cela peut être dur de
voir un de ses parents se mouvoir plus doucement, ne pas réagir au quart de
tour comme auparavant et paniquer devant un imprévu qui aurait été réglé en un
claquement de doigts une décennie plus tôt.
Il faut juste se pencher doucement, parler à
une vitesse modérée, marcher au pas, prendre son temps pour vivre, et ne plus
avoir peur… Car, dans ce cas-là, c’est au jour le jour qu’il faut vivre et
apprécier les moments ensemble.
Après, cela sera trop tard, et c’est à votre
tour, bientôt, ne l’oubliez pas !
crédits photos : Collection privée (oui, c'est ma maman et moi ! Eh, oui, je virais Caramel l'été, je portais des robes et j'avais une coupe à la Jean Seberg ! Et alors !)
ton article est très joli et très juste. Vous êtes toutes les deux très belles sur cette photo ta maman et toi. Bonne journée
ReplyDeleteMerci beaucoup d'avoir lu l'article et pour le compliment sur ma maman et moi... Il faut dire qu'elle n'est nettement plus belle que moi... ;)
ReplyDeleteCette photo est l'une de mes préférées avec maman.
Maintenant que mes parents sont partis tous les deux, oui, je peux te dire que cela est étrange de s'occuper d'eux comme ils le faisaient pour nous, c'est douloureux aussi de les voir diminuer.
ReplyDeletePar contre, c'est étrange, mais je n'ai jamais pensé qu'après ce serait mon tour... m'occuper d'eux me prenait tellement de temps que je n'arrivais pas à penser à l'après.
Merci Sophie. Il faut dire que pris dans le tourbillon, la réflexion est difficile mais cela fait un moment que cela trotte dans ma tête....
ReplyDeleteMerci d'avoir lu cet article et pour ce partage de sentiments bien douloureux.