Sans dévoiler ma vie – là
n’est pas le but –, les changements, ça me connaît.
Néanmoins, je suis moins
radicale qu’il n’y paraît. La plupart du temps, je change si je me sens en
danger, en surchauffe (ce qui est rare, mon taux d’encaissement au travail est
bien au-delà de la moyenne, éducation oblige), ou tout simplement par choix
familial.
Alors, oui, suivre Chéri
à l’autre bout du monde (de l’Europe, ça suffit amplement) est une des options
qui entre dans « changer de vie ».
Ce qui me plaît dans ce
changement, c’est la possibilité donnée de regarder en arrière et de jeter,
littéralement, ce qui nous encombre.
Lorsque vous déménagez,
dans un premier temps, vous imaginez tout rentrer dans les cartons, y compris
vos bandes dessinées de Mickey (« Hors de question que je n’emmène pas mes
Mickeys, plutôt mourir ! ») ; Puis, vous faites le point (un
devis) avec le gentil (mais pas commode) déménageur et vous demandez à réfléchir
(à dégager toutes les merdes avant).
Qu’est-ce que l’on peut
accumuler dans une vie (à deux ou non) !
Outre tous les papiers
nécessaires à une vie simple et organisée (ne pas jeter les impôts, ne pas
jeter les impôts), à une vie future (ne pas perdre le livret de famille, ne pas
perdre de livret de famille) et à tout problème ultérieur (garder sous clé
Visa, passeport et autre carte d’identité, au pire demandez à votre banquier un
mini-coffre), il y a aussi tout ce qui vous rapporte à vos goûts, votre passé
(vingt albums photos, la collection de vinyles, la bibliothèque rose, bleue,
verte, etc.), et votre moitié (le ticket de bus avec un cœur dessus, lors du
premier rendez-vous, si, si, je le sais, vous l’avez gardé !).
Bref, en deux temps,
trois mouvements (enfin une semaine, 24h/24h), vous aurez fait vos cartons et
vous aurez, même, la larme à l’œil en regardant l’appartement, vide et propre
(sinon, soit vous n’avez plus le cœur –ennuyeux-, soit vous êtes un
extraterrestre !).
L’aventure, c’est l’aventure !
Bon, après, vous ne
déménagez pas non plus en pleine forêt amazonienne, ni en Sibérie orientale et,
donc, côté aventure, cela sera réduit à trouver la meilleure boulangerie du
quartier.
Cependant, le fait de
changer et de jeter provoque souvent un bouleversement en nous. On ne sait pas
pourquoi, on pense déracinement, abandon, et solitude dès que quelqu’un nous
demande de changer notre cocon de place.
Parce que, peut-être,
depuis l’époque des grottes et autres cavernes, chaque individu aime creuser
son trou, aménager son habitat et se créer un environnement agréable. Peu de
personnes sont capables de vivre seule, sans personne à des kilomètres, sans
relation aucune sauf, peut-être avec son docteur de temps en temps.
Nous sommes, tous, fait
pour vivre en communauté, large ou réduite, mais avec un tiers (voire deux pour
plus d’animation).
Mais changer de vie est
aussi une bonne chose car elle vous place face à une situation qui bouleverse
les autres, les notions reçues, les idées noires, les décisions prises sur un
coup de tête et les regrets que l’on se traîne aux pieds (oui, plusieurs).
Changer, ce n’est pas
forcément grandir, améliorer ou se bonifier, mais tout simplement accepter de
vieillir et de regarder la vie différemment, pour certains aspects.
Car, honnêtement, je suis
toujours la fille qui regarde le ciel le matin, apprécie un lever ou un coucher
de soleil une tasse de café (thé, chocolat, Irish Coffee, vodka ?) à la
maison, plonge dans un roman au bord de l’eau ou sur un banc public, écoute de la musique en rêvassant (qui a dit au Prince charmant ?!), danse les bras en l’air (dans l’intimité), taquine gentiment et rit
avec ses amis pour des idioties…
Je veux bien changer de
vie, de ville, d’appartement, de standard, de connaissances, d’emploi, de
couleur de cheveux, et n’importe quoi d’autre de superficiel, mais je
revendique à ne pas changer mes essentiels.
J’ai toujours agi ainsi à
vingt-deux mois (mon premier « déménagement ») comme maintenant.
Je ne change pas, j’aménage,
différemment.
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