Friday, February 06, 2015

Petite nouvelle en deux parties... « N’attendez plus le coup de foudre, piratez-le ! » - 2e partie et fin





En parallèle, j’informai Clémence de l’attraction fatale « sans rencontre virtuelle, mais réelle » avec une fille. J’ai menti en disant que c’était mon pote de la Major qui avait rencontré une fille de l’immeuble. 

Quand elle m’a demandé quelle fille, j’ai répondu, sans réfléchir « MissChat ».

Pensez bien que je n’ai pas dit MissChat mais son véritable prénom. Là, j’ai reçu le coup de grâce : « Elle est choupie ta voisine, et adorable. Elle m’a aidée plusieurs fois. Tiens, si on l’invitait à dîner ».

Première info : Clémence disait à nouveau « on »

Deuxième info : Clémence dans la même pièce que MissChat. Hors de question.

J’ai botté en touche et j’ai reculé le retour de Clémence dans ma vie. Vexée comme un –joli- pou, elle m’a fait la gueule deux semaines, pendant lesquelles MissChat squattait mon ordinateur, mes pensées et ma vie.

" Sans algorithme, sans logiciel, sans traqueur, avec un touche d’humanité autre qu’une voix synthétique » qu’elle disait !

Ah bravo ! Bien sûr, j’avais usé de logiciel et de traqueur au début, mais j’avais donné de ma personne en fournissant des « données » (souvenirs) personnelles, de mon temps, de mon équilibre mental –le grand écart entre Clémence, MissChat, Zébulon et mon boulot de Hacker de la décennie-.

MissChat était devenue la touche d’humanité dans ma vie de Hacker. Mieux que Clémence, elle occupait le terrain tout en subtilité, une touche de MissChat par-ci, un commentaire sur le forum félin par-là.

Et, un dimanche soir, pas de réponse à mon appel pour un chat ; Statut « Non disponible ».

Le lendemain idem, le surlendemain idem.

J’ai appelé le gardien de l’immeuble qui me rassura en disant qu’il l’avait vue le matin même en « pleine forme ».

Une semaine plus tard, MissChat avait déserté la blogosphère. Elle ne postait plus rien sur son blog à chats, ne commentait plus rien et n’était jamais « disponible ».
Je me suis rencardé auprès du gardien qui m’a cloué sur place : MissChat avait un « petit ami ».

La description me fit me liquéfier : « joli garçon, prévenant, aimable, poli, avec une bien jolie voiture et clairement amoureux. Il arrive tous les jours avec des fleurs. Il fait sa cour ».

La touche d’humanité, bordel !

C’est ce qu’elle cherchait MissChat, la touche d’humanité ! Au lieu de chatter le soir venu, j’aurais dû frapper à sa porte et lui dire qu’elle m’était d’agréable compagnie.

A force de fréquenter des ordinateurs, des iPhone, des iPad, des Nano, des box, etc. j’avais oublié le rapport humain, le contact.

J’ai créé un sursaut de confiance en MissChat et cela profitait à un autre !

Le hacker de la décennie s’est fait piraté le cœur. Coup de foudre mortel !

Du coup, bon perdant, j’ai récupéré Clémence mais c’est MissChat que j’aime maintenant.


Saloperies d’algorithmes !


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