En parallèle,
j’informai Clémence de l’attraction fatale « sans rencontre virtuelle, mais réelle » avec une fille. J’ai
menti en disant que c’était mon pote de la Major qui avait rencontré une fille
de l’immeuble.
Quand elle m’a demandé quelle fille, j’ai répondu, sans
réfléchir « MissChat ».
Pensez bien que je n’ai
pas dit MissChat mais son véritable prénom. Là, j’ai reçu le coup de
grâce : « Elle est choupie ta
voisine, et adorable. Elle m’a aidée plusieurs fois. Tiens, si on l’invitait à
dîner ».
Première
info : Clémence disait à nouveau « on »
Deuxième
info : Clémence dans la même pièce que
MissChat. Hors de question.
J’ai botté en touche et
j’ai reculé le retour de Clémence dans ma vie. Vexée comme un –joli- pou, elle
m’a fait la gueule deux semaines, pendant lesquelles MissChat squattait mon
ordinateur, mes pensées et ma vie.
" Sans
algorithme, sans logiciel, sans traqueur, avec un touche d’humanité autre
qu’une voix synthétique » qu’elle disait !
Ah bravo ! Bien
sûr, j’avais usé de logiciel et de traqueur au début, mais j’avais donné de ma
personne en fournissant des « données » (souvenirs) personnelles, de
mon temps, de mon équilibre mental –le grand écart entre Clémence, MissChat,
Zébulon et mon boulot de Hacker de la décennie-.
MissChat était devenue
la touche d’humanité dans ma vie de Hacker. Mieux que Clémence, elle occupait
le terrain tout en subtilité, une touche de MissChat par-ci, un commentaire sur
le forum félin par-là.
Et, un dimanche soir,
pas de réponse à mon appel pour un chat ; Statut « Non disponible ».
Le lendemain idem, le
surlendemain idem.
J’ai appelé le gardien
de l’immeuble qui me rassura en disant qu’il l’avait vue le matin même en
« pleine forme ».
Une semaine plus tard,
MissChat avait déserté la blogosphère. Elle ne postait plus rien sur son blog à
chats, ne commentait plus rien et n’était jamais « disponible ».
Je me suis rencardé
auprès du gardien qui m’a cloué sur place : MissChat avait un « petit ami ».
La description me fit
me liquéfier : « joli garçon,
prévenant, aimable, poli, avec une bien jolie voiture et clairement amoureux.
Il arrive tous les jours avec des fleurs. Il fait sa cour ».
La touche d’humanité,
bordel !
C’est ce qu’elle
cherchait MissChat, la touche d’humanité ! Au lieu de chatter le soir
venu, j’aurais dû frapper à sa porte et lui dire qu’elle m’était d’agréable
compagnie.
A force de fréquenter
des ordinateurs, des iPhone, des iPad, des Nano, des box, etc. j’avais oublié
le rapport humain, le contact.
J’ai créé un sursaut de
confiance en MissChat et cela profitait à un autre !
Le hacker de la
décennie s’est fait piraté le cœur. Coup de foudre mortel !
Du coup, bon perdant,
j’ai récupéré Clémence mais c’est MissChat que j’aime maintenant.
Saloperies
d’algorithmes !
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