Wednesday, October 01, 2014

Question(s) sur mon éducation.... explication(s).




CB (la petite curieuse) m’a envoyé un mail pour me poser la question suivante :

« Mais quelle éducation tu as reçue ? Un petit billet ? ».

Cela ne partait pas d’une mauvaise perception sur mon éducation mais plutôt un style de sifflement d’admiration… (Hommage ici à Lauren Bacall).

Sans dévoiler les secrets familiaux, il faut dire que j’ai été élevée dans, ce que ce j’appelle, une famille « Bohème stricte ».

D’un côté, on ne plaisantait pas (et toujours pas, d’ailleurs) avec les valeurs de travail, de politesse, d’intimité, de gentillesse, et des bonnes manières (avec ce qu’il faut de raideur dans la nuque !) ;

On dit bonjour à la Dame, on remercie le Monsieur, on ne parle pas la bouche pleine, on lève ses coudes de la table, on n’interrompt pas les « grands », on se tient droit, on ne mâche pas de chewing-gum la bouche ouverte, on ne jure pas (en public), on ne fait pas sa curieuse, on est honnête, droit, franc, etc.

Je pourrais dresser une liste longue pour un jour sans fin…

Bref, les bases normales de toute éducation, je suppose… Ajouter à cela quelques concepts bien chrétiens, une rigueur bien rigide et un niveau de culture largement élevé, et vous aurez le degré zéro de mon éducation.

Ça c’est pour le côté « strict »…

Le côté « Bohème » c’est pour la partie réservée à l’intime, au cercle le plus restreint, entre les quatre murs d’une maison, aux initiés, aux fidèles et/ou aux kamikazes !

Car, pour cette partie, cela serait plutôt : on chante (faux), on danse avec un balai autour de la table, on joue aux cartes des nuits entières, on fait tourner les tables, on s’engueule pour un rien, on partage l’appartement en deux pendant les compétitions sportives, on s’impatiente en râlant, on se rebelle (gentiment), on rit à la moindre occasion, on se déguise, on s’amuse !

Alors, j’ai oscillé toute ma vie entre les deux extrémités : le strict et la bohème.

Ce côté farfelu raide, ce petit « fricotis dans l’œil » comme disait un vieux cousin qui signifiait : « malgré nos airs réservés et disciplinés, on sent bien le diable qui perce ! » ;

Cette éducation m’a valu d'avoir une liberté certaine avec un large éventail d’autorisations pour tester, voir, aimer, jouer, etc…..dans la mesure des règles établies et « non négociables ».

Je pouvais m’amuser, partir pique-niquer avec mes copains toute une journée, sous réserve d’être là à l’heure familiale indiquée pour dîner.

Je pouvais partir rejoindre un amoureux à l’autre bout de l’Europe, sous réserve de ne pas enfreindre la loi, ni revenir mariée ou enceinte !

Je pouvais lire tout ce que je voulais, sous réserve de ne pas oublier de piocher dans les « références obligatoires familiales » de la bibliothèque.

J’ai une enfance et une adolescence agréables, entre liberté et obligation, entre plaisir et devoir, entre bonheur et malheur.

Souvent je dis que j’ai payé mes bonheurs d’enfant et adolescente au prix fort. J’ai connu la « liberté » de me prendre les revers bien sanglants de la vie en pleine face.

La seule différence, c’est que je les ai affrontés avec une base éducative forte et l’amour de ceux qui étaient en charge de m’éduquer.

Je dois ici remercier mes grands-parents, mes oncles et tantes, quelques vieux cousins (et quand je dis vieux….) et aussi mes PeterPan pour toute la liberté à laquelle j'ai eu droit, pour l'accès à la culture, à l'Histoire, aux valeurs, à la chance d'avoir un bureau extérieur pour créer, d'avoir la latitude d'être une artiste....

J’ai aimé cette éducation faite de rigueur et de folie, où on prêchait autant l’antinomisme, que le respect religieux du droit. Où on pouvait entendre la « politique selon Trotski, je suis communiste et je t’emmerde ! » revisitée par le plus farouche royaliste, assis juste à côté de celui qui ne votait plus depuis l’avènement de Pompidou au pouvoir.

Les grenouilles de bénitier côtoyaient les fidèles du Sola Fide ; Les admirateurs de Liszt chantaient avec les fans de Johnny qui hurlaient aux côtés de ceux de Madness qui massacraient les chansons de Jean Sablon.

Toute la diversité de mon éducation réside là : ne jamais m’arrêter à une idée, être curieuse, chercher, demander, lire, apprendre et apprécier la vie….dans le respect de la tradition familiale..  :


Bohème mais strict !

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