Monday, April 14, 2014

Hommage à ma grand-mère....

Oui, vous avez déjà lu ce texte l'année dernière, mais je ne pense pas être capable d'écrire un texte plus vrai, plus fort que celui-ci...

Ce que je sais, c'est qu'elle me manque... terriblement aujourd'hui, comme tous les autres jours.

Alors, aujourd'hui, la journée va être longue et pénible pour moi. 

Merci d'être un peu bienveillant.



Ce texte est sûrement le plus difficile et le plus simple à écrire à la fois et aussi le plus intime. Mais l’hommage me semble fondamental mais là n’est pas la finalité de ce papier.

Il me semble évident que parmi les personnes les plus importantes de ma vie figurent aux quatre premières places mes grands-parents.
Viendront ensuite d’autres personnes proches de moi (oui, oui, y compris mes parents) et la liste ne tiendra largement que sur deux mains.

Mais quand on en vient à me demander quelle est la seule personne qui a eu, a et aura toujours une influence sur ma vie, je n’hésite jamais : ma grand-mère maternelle.

J’ai souvent tendance à dire, nonobstant la relation que j’entretiens avec ma mère, que lorsque j’ai perdu ma grand-mère maternelle, je suis devenue orpheline.

En fait, j’ai surtout perdu ce petit bout de moi qui n’appartenait qu’à elle, et qu’elle savait manœuvrer élégamment afin que je ne me fasse pas trop mal.

Elle était tout simplement la seule personne à qui je faisais une confiance aveugle et, par-là, à qui je pouvais tout confier. Je n’ai jamais été le genre à faire confiance (surtout question de pudeur, dans mon cas) et je suis toujours un brin méfiante en continu (cela vire largement à la parano, je vous le dis !), mais jamais avec elle.

Elle était ce que je dis souvent : « Ma lumière dans tout ce noir ».

Tout paraissait simple, évident et nettement plus abordable avec elle à mes côtés.

Tout obstacle n’avait aucune importance tant que je savais vers qui me tourner pour un conseil, un mot, un regard, ou même une pensée.

Tout me semblait si naturel et facile que cela a rendu ma vie assurément plus douce et légère pendant trente-cinq ans.

Pourtant, nos coups de gueule étaient aussi légendaires qu’exceptionnels. Notre différence d’âge (presque soixante ans) n’avait pas d’influence sur notre vision du monde ; Plus sûrement parce qu’elle m’avait façonnée à son image : insubmersible et loyale envers ses croyances et son instinct.

Et que sa vision du monde était sans cesse renouvelée par sa propension à accepter et à tolérer la modernité. Elle avait vu les premières voitures, les premiers avions, nourrissait une passion pour l’explorateur Paul-Emile Victor, rêvait de marcher sur la lune, mais, elle était surtout quelqu’un avec qui parler, de tout, et d’une compréhension incroyable.

Même si elle n’approuvait pas, elle ne jugeait rien. Elle essayait d’apporter sa vision et son avis avec douceur et fermeté.

Une main de fer dans un gant de velours : l’expression lui convenait parfaitement.

Dire qu’elle m’a apporté l’amour et la confiance qu’il fallait à une petite fille est largement en-dessous de l’impact qu’elle a eu sur moi.

J’ai la nette impression que je suis, à quelques détails près, un clone avec ce caractère trempé, ce côté « général en chef des forces armées », ce côté « contrôle de soi et compagnie », et, heureusement, ce côté bohème, véritable marque de fabrique de sa famille. Un côté artiste, excentrique sans trop l’être, avec ce qu’il faut de droiture et de vertu pour, harmonieusement, contrebalancer l’ensemble.

Je n’ai malheureusement pas hérité de son côté rassembleur et sociable. On ne peut pas tout avoir !

Elle était de celle qui régissait la vie des autres afin d’éviter tout problème mais elle le faisait souvent, hélas, au détriment de certaines personnes qui se sont laissées porter par sa volonté sans faille.

J’étais une des rares à la défier sur son propre terrain et à refuser le diktat familial et les nombreuses exigences. Je refusais de me soumettre à certaines convenances et, malgré nos heurts sans conséquence (le câlin du lendemain matin le prouvait), cela l’amenait à s’ouvrir davantage et entrevoir une autre vision de la vie.

Ses blessures, les épreuves et la vie qu’elle a endurées avaient fait d’elle un être fort, intègre et loyal. Elle était mon phare dans la tempête et a souvent ramé à mes côtés pour me maintenir à flot et éviter tout écueil.

Effectivement, la vie est moins douce et moins aisée depuis 2005, mais, cependant, je la sens souvent dans mes actes et je sais qu’elle m’a transmis ce pouvoir de faire face. Je n’ai, néanmoins, pas encore acquis le recul et le calme qu’elle affichait, mais j’y travaille.

« Avoir les épaules pour » me disait-elle. « Le plus important pour une femme c’est l’indépendance financière et avoir les épaules suffisamment larges pour tout encaisser sans l’aide de personne ».

Ce n’est pas difficile à faire mais nettement moins amusant sans elle.

A toi, pour toujours, et à jamais, Winnie.

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