Monday, July 08, 2013

Le régime, ce boulet qu'on traînera toute notre vie


Pour mettre les choses au clair dès le début, une question simple : Qui n’a jamais fait un régime ? Quand je dis régime, je comptabilise les jours de diète intensive, le jour sans manger un croissant, la semaine à manger du jambon matin-midi-soir, le régime suivi par un professionnel, le régime refilé par la cousine de la copine de la voisine qui « vient des States », etc.

Ah, oui, tout le monde, quand même ! Quoi ? « Pas moi »… Oui, mais Monsieur, je le rappelle, les régimes c’est en série chez les femmes. On nait avec l’option « régime » activée, nous !

Parce qu’il faut le dire tout de suite avant de s’automutiler avec ce thème, le regard des autres commence à la maternité. Les « Oh, qu’il est joliment potelé, celui-là » et autre « Un bon gros bébé, celle-là », cela vous pose déjà l’ambiance pour la suite des évènements.

Alors, oui, pendant l’enfance, vous mangez, sans problème, tout ce que vous voulez, y compris les trois pots « familiaux » de Nutella® sans prendre un gramme. A l’adolescence, vous continuez sur votre lancée et vous intégrez les bons sandwiches avec mayonnaise, ketchup et autres condiments.

 Et là, il y a deux voies qui s’offrent à explication selon que vous soyez une fille ou un garçon.

Un garçon (plus simple) : vous pouvez manger. Allez-y ! Pas de problème. Oui, oui, le paquet de chips, aussi. Au pire, vous prendrez dix grammes, et les reperdrez en jeûnant dix minutes demain matin !

Une fille : halte-là malheureuse ! Tu vas lâcher ce croissant tout de suite !

Parce que, toi, jeune fille, tu dois te rendre compte que toute calorie entreposée sur tes fesses entre onze ans et dix-sept ans, tu vas la payer dans dix ans… et quand je dis payer, c’est le prix minimum, en période de soldes, si tu as de la chance !

Soit tu vas prendre quelques kilos de plus que le taux raisonnable (défini par un homme, bien sûr) et tu vas t’échiner pour le reste de ta vie à les perdre alors que, honnêtement, ce n’est pas le plus notable chez toi.

Soit tu vas entrer dans la norme (merci maman, grand-maman, tatie germaine etc. pour la constitution familiale de sylphide) et tu vas manger légèrement en société (une salade et un blanc de poulet, ouf, cela me suffit, question de solidarité féminine !) et plus lourdement en famille (vu que tout le monde sait que tu ne prendras pas un kilo malgré les deux tablettes de chocolat au lait/noisettes/éclats-de-pécan que tu englobes tous les soirs).

Pour toi, la jeune fille à la morphologie normale, le diktat de la mode, de la famille, des amis, des magazines et du garçon au fond du bus, te poussera à te priver de manger pendant des semaines, pour (miracle !) rentrer enfin dans la taille supposée « correcte » avant de rechuter quelques mois plus tard après que le garçon du bus t’ai larguée pour une jolie polonaise voluptueuse.

Parce que tout cela se joue finalement dans les yeux des autres autant que dans les tiens, Mademoiselle. Toi, tu ne te trouverais pas « si grosse » si ta meilleure amie ne rentrait pas dans une taille zéro et que tous les garçons (y compris le crétin du bus) ne te parlaient que pour l’atteindre.

Parce que toi, jolie comme un cœur, tu lui plais bien au crétin du bus, mais lui, un brin idiot (c’est un garçon, adolescent, en bande avec ses potes….), n’ose pas te le dire et comme ses copains, obsédés par les filles de magazines (ou celles sur Internet) qu’ils n’auront jamais, lui expliquent que « ouais, mais elle est trop grosse, elle, c’est la honte ! », il t’ignore à grand renfort d’œillades enamourées furtives, mal à l’aise.

Parce qu’il le voit bien, lui, que sa mère se prive de manger pour plaire au mec du quatrième et pleure au téléphone avec ses copines sur le fait que « son cul est aussi large que la Baie de Somme ».  Que son père est parti avec une fille plus jeune et plus svelte que sa mère. Il n’est pas si crétin, mais le fait est que le regard des autres le gêne et le gênera toujours.

C’est comme cela, Mademoiselle.

Toutes les années, nous les filles, on crie « Halte à la tyrannie de la minceur », mais on se rue sur les Spécial Minceur des magazines féminins et on dévalise le rayon du Monoprix de ces laits « Anticellulite » etc.

Néanmoins, régime ou pas, il faut savoir ce que l’on veut être et paraître. Il faut se sentir bien dans sa peau, sa vie, ses amours et ses emmerdes.

Il faut savoir porter quelques kilos en plus ou s’en délester. Le plus important, Mademoiselle, c’est avant tout ta vie et ta santé.

Si, de ce côté-là, tout va bien et que tu es heureuse (profondément heureuse, pas parce que tu as réussi à porter une jupe taille 34 !), alors tu peux manger une chips.

Oui, une, car, de toutes les façons, Choupinet assis sur le canapé – oui, celui qui a dépassé le traumatisme de la Baie de Somme –  a fini le sachet il y a trois minutes et entame le deuxième !

Remercie-le, il te sauve d’un naufrage calorique et d’un énième régime !


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