Thursday, March 14, 2013

Ces objets qui rassurent sans en avoir l’air....


J’ai, par habitude, de m’entourer, même sur mon lieu professionnel, de quelques objets anodins qui sont comme des rappels à la réalité.

Des objets (carte postale, une photo de paysage, un texte, un poème, etc.) qui agissent souvent dans la journée comme des moyens d’apaisement (oui, parce que je me vois mal At The Office, mettre la musique à fond... au casque ? Oui, mais j'imagine tout de suite la tête du Vénéré... Pas sûr que j'obtienne l'accord directionnel sur cette question !).

Bref, je me suis aperçue depuis quelques années que je ne les positionnais pas de la même façon.

Etonnamment, plus l’objet était proche de moi (et donc totalement en osmose avec mes pensées intimes) plus celui-ci se retrouvait dans une position éloignée ou cachée.

Par exemple, la phrase qui régit ma vie depuis mes douze ans se retrouve collée sur le mur auquel je tourne le dos. Ma photo préférée sur mon village est apposée sur le même mur (bon, si vous connaissiez mon bureau vous verriez que, côté aménagement, ce n’est pas un loft, non plus, plutôt une petite pièce tout en longueur !).

Tout ce qui m’est important se situe sur « mon mur », comme un rempart à la fois invisible et présent.
Alors que, paradoxalement, j’ai un texte de Rimbaud et un extrait d’un discours de Steve Jobs devant les yeux.

Je me suis demandée cela, car il y a deux ans, en refaisant « la déco » de mon bureau, j’aurais pu en changer la disposition, mais j’ai décrété que ces objets chéris devaient rester en arrière plan (remarquez, je ne suis pas à l'abri d'une redécoration imposée !).

Et j’ai réalisé que je les connaissais tellement, dans leurs moindres détails, que je n’avais pas besoin de les avoir toutes les secondes sous les yeux, et, en sus, ils n’avaient pas pour vocation d’être vus (ils sont au fond du bureau, donc, pas visible par le commun des mortels).

Mon côté rebelle a choisi l’option de mettre en lumière les textes de Rimbaud et Jobs (et l'affiche du prochain concert de Blur...à Dublin) comme pour inciter les autres à les lire et à se demander pourquoi mettre ces deux écrits à la Une.

Car personne (ou très rarement) ne me demande pourquoi j’ai un extrait du poème de Frost, ou une photo d’une église dans le brouillard, deux tableaux de Soulages ou encore un article sur Rimbaud avec comme titre « Ne vous laissez jamais amputer ! ».

Tout simplement parce qu’ils me sont propres et que si quelqu’un me le demande, c’est qu’il aura atteint le fond de mon bureau et pris la peine de regarder, de lire et de comprendre la signification de l’article.

Parce qu’il aura un minimum d’intérêt pour mes idées et pour mes pensées intérieures et qu’il n’aura pas peur de s’aventurer vers une discussion personnelle.

Un lieu de travail n’est pas à proprement parler un endroit propice aux débats personnels ou aux explications de textes, mais il se trouve, quelque fois, des personnes qui, par un mécanisme étrange (le destin ? le hasard ?), vous sont destinées.

C’est pour ces personnes-là que j’expose aussi des cinq objets au fond de mon bureau.

Mais, honnêtement, c’est largement pour moi. Quand à chaque fois que je pénètre dans mon antre, je les vois, les aperçois et cela me rassure. Je pourrais me passer de mes textes de « rebelle » mais pas de mes rappels personnels.


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