Wednesday, October 03, 2012

Pour mémoire et pour conjurer le sort !

Un de mes tweetos m’a gentiment demandé le pourquoi du comment de mon dernier tatouage.
Outre la promesse faite à l’issue du concert de Blur en novembre 1990, et ce pari stupide avec moi-même « S’ils sont toujours d’actualité dans 22 ans, je grave le nom du groupe sur moi ! » (On n’est pas sérieux à 20 ans !), il s’agit surtout de la seule manière que j’ai trouvée pour contrecarrer cette peur viscérale de perdre la tête.
J’ai eu, malheureusement, sous les yeux la déchéance mentale de mon grand-père pendant quelques longues années et je me suis promis de ne pas oublier.
Cette angoisse latente de perdre mes souvenirs, la mémoire des gens, des lieux et des dates me ronge tous les jours. Il ne se passe pas une seule journée sans que je ne pense à cette vision de mon grand-père détaché de nos vies et dépossédé de la sienne.
Alors, comme pour conjurer le sort, j’ai imaginé noter les mots les plus importants de ma vie afin de pouvoir, si ma mémoire me faisait défaut, rechercher la signification de ces marques.
Les tatouages (les prénoms de mes grands-parents, etc.) se sont alors imposés d’eux-mêmes et je ne regrette rien. Tous sont uniques et peu étendus. Au mieux un nom, au pire une phrase.
Tous sont à des endroits visibles pour moi en priorité (mes pieds et chevilles), sauf le dernier se situant au creux de mon poignet gauche.
J’ai toujours souhaité de ne pas oublier, me rappeler de tout, et Dieu merci, jusqu’à présent, j’ai été livrée avec une capacité de stockage importante.
Je suis ravie de cette possibilité de tout enregistrer et me souvenir de tout, du plus beau au plus vil des instants.
Et quand bien même certains souvenirs me font souffrir plus que d’autres, ils sont une partie de moi que je n’entends pas voir m’échapper ou disparaître. Sans le plus vil, je ne serais pas moi-même, juste une vague copie mal établie.
Sans le plus beau, j'aurais eu plus de mal à avancer dans la vie et je n’aurais pas pu m’y raccrocher dans les périodes de doutes.
Alors, oui, le petit dernier est un peu particulier car il évoque un groupe de pop-rock, et une phrase emblématique de leur répertoire. Oui, la typographie est identique au logo officiel et au graffiti fait dans un parc à Londres (tag désormais disparu, et initialement à Primrose Hill) et cela peut surprendre ;
Mais quand, comme moi, vous passez vingt-deux ans avec les chansons d’un artiste (un groupe, si vous préférez) et que vous trouvez toujours un titre pour refléter nos états d’âme, nos émois, nos tourments et vos joies, vous comprendrez aisément pourquoi, si je perdais la mémoire, je perdrais tout ce que me ramène à moi.
J’entends bien que cela peut paraître extrême de se faire tatouer des mots sur le corps ; Cela est assez mal vu également par beaucoup de monde ; Mais la motivation de chacun est unique et doit être prise en compte avant tout jugement.
De toutes les façons, je ne vous demande rien, ni jugement, ni applaudissement, ni compliment (quoique si cela s’avère sincère, cela sera accepté).

Je ne vous demande rien d’autre que d’accepter le fait que chacun gère ses peurs et sa vie comme il est vital pour lui de le faire.
Pour mémoire (et j’en ai encore), je suis fière de moi sur ce coup !

NDLR : « and the view’s so nice » - For Tomorrow – Blur – Album « Modern Life is A Rubbish ».

3 comments:

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