Monday, May 28, 2012

Chirurgien : 5 - Lisa : 5 - Balle au centre !


Alors, voilà, ça y est !! Je me suis débarrassée de cette satanée vésicule biliaire !! Evidemment, cela aurait été trop simple si le chirurgien avait ouvert, retiré la bête et mis quelques points… Non, bien sûr il fallait que je me distingue encore une fois ! Pour une opération bénigne (45 mn en tout, anesthésie comprise), j’ai monopolisé tout le monde un peu plus de 3 heures…. Tout cela pour une vésicule enflammée, épaisse pour un steak carbonisé. Chirurgien : 1 – Lisa : 0

Plusieurs points de suture en sus, un drain, une perf et un chirurgien furieux mais anxieux plus tard, j’ai passé mes premiers jours à l’hôpital depuis… depuis… mes 10 ans et une hospitalisation (sans chirurgie, cette fois !) pour un œdème de Quincke. 

Autant dire que, vous réveiller dans un lit d’hôpital, en ayant oublié les 3 heures précédentes (ceci sera l’objet d’un autre papier sur ce blog !), ce n’est pas fait pour vous rassurer. Surtout quand autour de vous des gens s’agitent, parlent de vous et que vous n’avez qu’une envie : dégager cette perf de merde qui vous cisaille le bras gauche (heureusement que je suis ambidextre !). Il faudra que je pense à préciser que je « préfère » ma main gauche à la droite lors d’une autre (heu, tout bien réfléchis, non, pas d’autre intervention, merci !) opération.

Honnêtement, je n’ai pas de souvenir précis de mon réveil dans la salle dévolue à cet exercice surveillé mais périlleux (Ah, Morphée !), mis à part une réponse faite à quelqu’un « Je ne suis pas en mesure de vous répondre ! » et un t-shirt vert aperçu dans ma chambre (ma cousine venue vérifier si j’étais toujours vivante !).

Ce dont je me souviens clairement c’est :

1)      La gentillesse des brancardiers et leur humour de potache de bon matin (8h)
2)      Le froid au bloc (un bonheur !)
3)      La délicatesse de l’infirmier de bloc
4)      La vérification de mon identité et de ma date de naissance (et oui, j’ai précisé que la vésicule était à droite !)
5)      L’enthousiasme limite mortifère de l’anesthésiste (grrrr, bonjour, grrr, je vais vous endormir, grrrr, allez, on y va, grrrr)
6)      Ma réponse à la question « Pensez à une image agréable » : « Dites-moi que le PSG n’est pas champion ?!!! » (n’ayant pas la radio, ni la télévision dans la chambre, je n’avais pas suivi la fin du championnat de Ligue 1).
7)      La réponse de l’infirmier de bloc « Non, rassurez-vous, c’est Montpellier » avec un sourire jusqu’aux oreilles !
8)      Ma réponse bis « Ouf, je peux mourir tranquille »
9)      Le sourire du chirurgien pensant « Bon, je peux la louper, alors ! »
10)   La tête d’enterrement bis de l’anesthésiste.

Après ? Et bien, après, rien. Un trou. Chirurgien : 2 – Lisa : 0

Alors, une fois réveillée, en état de me lever et faire pipi toute seule (48 heures après l’opération), débarrassée d’une des perfs (n’ayant besoin de rien d’autre qu’un bon thé et de deux Doliprane® 500), j’ai décidé d’explorer la chambre sous l’œil étonné, par ma dextérité à me lever toute seule et à déambuler jusqu’à la salle de bains en me traînant littéralement, par ma colocataire…  Chirurgien : 2 – Lisa : 1

Parce que je n’ai pas vraiment souffert (mis à part le tiraillement des coutures, le drain et les restes de la perf), si ce n’est de la longueur des journées et des nuits.

N’étant pas d’une nature à dormir comme un loir, entre l’anesthésie et le sommeil de l’après-midi post-opératoire, j’ai fait une nuit blanche dès la deuxième nuit ! Ma compagne de chambre dormait paisiblement (mais bruyamment), pas un bruit dans la rue, un peu de lumière venant de l’église d’en face, et quelques chariots roulant dans les couloirs à n’importe quelle heure de la nuit !

C’était sans compter sur les visites des infirmières de nuit (toutes les 3 heures, histoire de « vérifier [mes] constantes ») et le vampire pour une prise de sang à 5h du matin !

Première réjouissance le lendemain de mon opération : pas de repas ! J’avais déjà du glucose en perf, il ne fallait pas non plus me donner à bouffer !
« Tant que votre système digestif ne se remet pas en place, vous n’aurez pas de nourriture » me dit gentiment le chirurgien. Chirurgien : 3 – Lisa : 1

Si je n’étais pas clouée au lit par la perf, je l’aurais mangé, lui ! Non pas que j’avais faim (j’ai remarqué que la bouffe et moi, même une semaine après, ce n’est pas non plus une priorité !), mais je voulais sortir de là le plus vite possible.

Le deuxième jour, le voilà qui m’assène un « vous êtes une coriace, vous ! » (traduction : vous n’avez encore pas mal ?). Il faut dire qu’au petit jeu « de 0 à 10, à quel niveau évaluez-vous votre douleur ? », je répondais systématiquement « heu, 1 ? », n’osant pas dire 0 ! J’ai plaidé pour l’enlèvement de la perf « au moins celle des anti-douleurs ! ». Chirurgien : 3 – Lisa : 2

Deux jours après l’opération, je passais donc mes journées à me lever systématiquement pour occuper le fauteuil près de la fenêtre en attendant un hypothétique repas et mes visites de l’après-midi (ah, les amis… merci en passant !). Le mercredi après-midi, l’infirmière m’annonce en off que je vais « avoir un dîner ». Ouais !!!! Ouais !! Je me suis réjouie trop vite…. L’heure du diner arrive et je me retrouve avec des « bouillons de fruits et de légumes ». Autant le dire tout de suite : de l’eau salée pour le premier bol, de l’eau sucrée pour le deuxième.  Chirurgien : 4 – Lisa : 3

Le troisième jour, le chirurgien me répète que je suis « une coriace » et qu’il était « assez inquiet » quand il a vu « l’ampleur des dégâts ». Il me parle enfin de la possibilité de dire au-revoir aux dernière entraves (drain, etc.) d’ici la fin de la journée suivante. Je crois que je l’aime bien, lui. Chirurgien : 5 – Lisa : 4

Bref, j’ai commencé à me dire qu’il fallait que je me prépare et j’ai rassemblé mes affaires (24h avant la sortie officielle). La nuit suivante fut courte à nouveau (j’avais sûrement dépassé largement mon quota d’heures de sommeil…) et j’ai écouté mon MP3 toute la nuit. J’ai refait 3 concerts essentiels de ma vie : Blur (ULU 1990, Mile End 1995 et Hyde Park 2009) allongée sur mon lit, en me dandinant régulièrement et en chantant (ma coloc étant partie le matin précédent !). Chirurgien : 5 – Lisa : 5 (avec l'aide de Blur !)

Je dois avouer que l’ensemble du personnel fut professionnel, souriant, attentif et surtout d’une disponibilité adorable. Infirmières : 10

Alors, c’est une opération (sic) que j’essayerai de ne pas renouveler ! Je déteste être dépendante (surtout pour faire pipi !) et principalement de me retrouver clouée dans un lit et dans un fauteuil toute la journée…
Remarquez, cela ne change pas vraiment de mes journées actuelles : lit-canapé-chaise-canapé-fauteuil-lit.  Heureusement 4 de mes meilleurs amis sont à mes côtés : la chaîne hifi, la télécommande, l’ordinateur et le téléphone portable. Sans compter sur la dizaine de bouquins qui attend et la télévision qui diffuse du tennis de 11h à 19h. 



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